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Défi sportif

Sur la route du chemin de Compostelle au Québec

le samedi 04 juin 2022
Modifié à 13 h 26 min le 01 juin 2022
Par Guillaume Guay-Morin

redactionjf@gravitemedia.com

Le couple a pris ce selfie en route (Photo gracieuseté)

Un couple de Longueuil âgé dans la soixantaine a presque réussi son objectif de marcher 1 200 km au Québec cet hiver. Le Courrier du Sud s’est entretenu avec eux pour revenir sur leur expérience.

C’est le 19 mars que Jeanne Bienvenue, 67 ans, et Régent Aubé, 65 ans, ont entrepris de relever le défi du chemin de Compostelle québécois, de Montréal jusqu’au phare de Cap Gaspé, en Gaspésie. Ce trajet, tant par sa longueur que par sa mission de ressourcement, s’inspire du chemin de Compostelle en Europe.

Le couple avait complété ce dernier en 2006, et il avait envie de répéter l’expérience au Québec.

«D’être encore capable de faire des défis comme ça, c’était une première motivation», mentionne Mme Bienvenue.

Puis, elle y voyait une occasion d’encourager les commerçants locaux québécois.

Leur périple a pris fin le 29 avril en raison de la météo, alors qu’ils se trouvaient à Les Méchins, dans le Bas-Saint-Laurent, après avoir parcourus 925 km.

«On annonçait une tempête de neige et, comme on marchait sur le bord de la 132, ça mettait notre vie en danger», affirme la marcheuse.

«Au fur et à mesure qu’on fait une activité physique, le corps s’habitue. On se sentait très bien, c’est seulement à cause de la température parce que sinon on aurait continué», complète M. Aubé.

Une moyenne de 25 km par jour

Le couple s’était entraîné et préparé à cette expédition, qui leur a permis de franchir plusieurs régions du Québec par la rive nord du fleuve, dont le Centre-du-Québec, les Bois-Francs et Charlevoix. De plus, ils avaient fait appel à l’organisme sans but non lucratif Le chemin du Québec pour planifier leur trajet.

Le nombre de kilomètres qu’ils parcouraient variait selon les journées, en fonction de la météo, mais aussi de l’accès aux endroits où dormir. Ils ont ainsi logé dans des auberges de jeunesse, des salles communautaires, des sous-sols d’église, au motel, chez des citoyens et dans un AirBnb. Le tout était coordonné principalement par Chantal Rondeau, coordonnatrice au développement pour Le chemin du Québec.

En moyenne, les deux Longueuillois marchaient quotidiennement entre 25 et 29 km. Quelques fois, ils ont parcouru 32 km ou en ont fait la moitié moins.

«Quand il y avait plus que 25 kilomètres à marcher dans une journée, je trouvais ça un petit peu difficile. Mais sinon, ça allait bien», rapporte Mme Bienvenue.

S’alimenter a été un défi, confient-ils. «Il n’y a pas beaucoup de grandes surfaces en région. Les dépanneurs vendent ce qui se vend le plus. On a donc dû se débrouiller», raconte M. Aubé.

De plus, ils devaient s’informer des heures d’ouverture des épiceries, dépanneurs et même des Tim Horton avant de prendre la route pour ne pas se cogner le nez sur une porte verrouillée et se trouver le ventre vide à la suite d’un arrêt pour casser la croûte.

Une randonnée assistée

L’organisme Le chemin du Québec propose plusieurs types de randonnées. Parmi celles-ci, le couple a opté pour la rando-assistée. Ce faisant, l’organisme suivait leurs déplacements en temps réel grâce à une application mobile et leur assurait des hébergements lors de leurs déplacements.

Il leur en a coûté chacun 347$ pour avoir accès à ce service, la nourriture et l’hébergement en sus. Cependant, ils pouvaient parfois se loger pour 20$ en raison d’une entente négociée avec l’organisme et certains gites.

«À l’automne 2023, je vais le recommencer pour le faire au complet.»

-Jeanne Bienvenue

Régent Aubé lors d’une pause. (Photo gracieuseté)