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Le marché du vin n’a plus de secrets pour Jean-Pierre Sauvé

le mercredi 05 avril 2023
Modifié à 14 h 50 min le 04 avril 2023
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Jean-Pierre Sauvé a été un témoin privilégié de l’évolution du marché du vin au Québec depuis les dernières décennies.. (Photo Journal Saint-François- Mario Pitre)

Représentant en vins depuis maintenant 40 ans, Jean-Pierre Sauvé a acquis une expertise qui fait de lui un connaisseur dans le domaine et qui lui a permis d’assister à son effervescence.

En entrevue à nos bureaux, le jeune septuagénaire rappelle qu’à ses débuts en 1982, le marché du vin connaissait un essor bien timide. Sur les tablettes de dépanneurs, à qui on permettait la vente de vins depuis 1978, les étiquettes se limitaient à des marques comme Québérac, Oiseau bleu, le Baby Duck ou le Cuvée des Patriotes.

Alors représentant pour les vins Geloso, il a vu de nouveaux produits s’ajouter à l’offre, en provenance d’Europe mais embouteillés au Québec.

«J’ai passé 19 ans avec la famille Geloso, dont le père Vincenzo a commencé avec l’importation de raisins afin de permettre aux Italiens de Montréal de fabriquer leur vin», rappelle-t-il. Geloso avait obtenu en 1965 le premier permis de fabricant de vin, de la Régie des alcools du Québec.

Au fil de sa carrière, Jean-Pierre Sauvé a été témoin des transformations survenue sur le marché, mais aussi dans les habitudes de consommation des Québécois. Son travail l’a amené à transiger avec la SAQ, les restaurants, bars et grands hôtels, mais aussi à voyager dans plusieurs des pays producteurs de vins et participer à d’innombrables salons des vins.

(Photo Journal Saint-François Mario Pitre)

« On peut dire que les Québécois sont de gros consommateurs de vin et ils sont de plus en plus connaisseurs, dit-il. Il n’est pas rare aujourd’hui que des clients, même des jeunes, se permettent un vin à plusieurs centaines de dollars.»

En fait, les ventes de vin sont passées de 61,3 millions de litres au Québec en 1982 à près de 173 millions de litres en 2022. Selon Statistiques Canada, le vin s’est classé en tête du marché des boissons alcoolisées au Québec en 2020-2021, avec 43,5 % des ventes totales.

Le vin garde donc la cote, malgré l’émergence des microbrasseries, microdistilleries, et l’arrivée sur le marché de nouveaux types de spiritueux, coolers, offerts en cannettes et dans des formules pré-mix. Les vins québécois ont aussi augmenté leurs ventes de 18 % en 2020.

Jean-Pierre Sauvé a poursuivi sa carrière au sein de l’agence Mark Anthony Brands au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Depuis 2019, il a joint la nouvelle agence Vineo.

« Je connaissais les copropriétaires… ils m’ont approché et j’ai décidé de faire le saut avec eux. Leurs vins proviennent de France, Italie, Espagne, Portugal, Chili et des États-Unis.» 

Le Campivallensien ne voit pas encore l’aube d’une retraite, dit-il. «Je suis heureux de voir que l’expérience acquise et mes nombreux contacts rendent mon travail plus stable.» 

Son influence est aussi percevable au niveau familial, alors que son fils Jean-Philippe est devenu copropriétaire d’un vignoble situé en Moldavie et qui produit les vins Pelican Negru.