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Économie

Sa route des vins l’amène à investir dans un vignoble en Moldavie

le mardi 23 octobre 2018
Modifié à 14 h 13 min le 23 octobre 2018
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Les voyages forment la jeunesse dit-on. Pour Jean-Philippe Sauvé, aller faire les vendanges en Europe lui à donner envie d’investir dans ces activités. Depuis 2012, l’électricien de 37 ans est associé au vignoble Les Terres Noires, situé en Moldavie à plus de 7000 km d’ici. «J’ai toujours voulu posséder un vignoble et les conditions me le permettait, a convenu Jean-Philippe Sauvé. Le prix était avantageux et j’avais une opportunité. J’ai mis un montant pas si pire qui pourrait représenter un beau char. » Mais comment le résidant de Saint-Stanislas-de-Kostka a eu la chance d’investir une telle somme dans une entreprise située dans un ancien territoire de l’Union des républiques socialistes soviétiques ? C’est qu’en 2002, Jean-Philippe a eu un emploi dans un vignoble en Alsace. Une expérience magnifique qui a confirmé sa passion. Le propriétaire Nicolas Dirand l’a incité à visiter le vignoble d’un ami à Olanesti en Moldavie. Il y a rencontre le Dr. Gheorghe Arpentin, un œnologue réputé, directeur de l’Office de la vigne et du vin du pays et en charge de la sécurité et de la santé du vin à l’Organisme international de la vigne et du vin. «J’y suis retourné à quelques [caption id="attachment_54763" align="alignright" width="210"] Les Terres Noires est un vignoble de 26 hectares situé en Moldavie.[/caption] reprises ensuite pour les vendanges et en 2012, j’ai décidé d’investir, explique-t-il. Nous avons 26 hectares de vigne, de cépage Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc et Pinot Noir. Nos vins sont biologiques, mais non homologués puisqu’aucune agence d’homologation existe en Moldavie. » Il décrit ses vins comme secs, avec peu de sucre, fruités et généreux qui se dégustent, avant, pendant ou après le repas. Pour la petite histoire, ce pays était la région viticole de l’empire soviétique. Il demeure le 20e producteur de vin au monde. Le goût du risque [caption id="attachment_54764" align="alignleft" width="210"] Jean-Philippe Sauvé est associé dans un vignoble en Moldavie depuis 2012.[/caption] M. Sauvé retourne quelques fois au vignoble. Sinon, il brasse ses affaires de la maison et contacte ses partenaires via les technologies de communication. N’empêche, la culture entrepreneuriale Moldave et celle du Québec ont de grandes différences. «La Moldavie est un petit pays où on retrouve beaucoup de mafia, indique-t-il. On retrouve de la richesse avec des quartiers où une BMW est garée dans chaque entrée, mais aussi la pauvreté alors qu’on s’est fait voler trois poteaux au vignoble par une dame qui avait besoin de bois de chauffage. Je pourrais en effet tout perdre, mais je fais confiance aux gars. » Le vignoble Les Terres Noires emploie quatre personnes et c’est principalement le Dr. Arpentin qui gère les opérations sur place. Disponible au Québec La Russie a arrêté d’importer des produits vinicoles de la Moldavie en raison du conflit avec l’Ukraine à propos [caption id="attachment_54765" align="alignright" width="210"] En ce moment, le vin du vignoble Les Terres Noires n’est disponible qu’en importation privée au Québec.[/caption] de la Crimée. Présentement, les produits, trois vins rouges, sont distribués en Chine, en France, en Suisse, en Belgique, en Pologne et en Corée du Sud. Au cours des deux dernières années, 50 000 bouteilles ont été produites. En ce moment au Québec, un Cabernet Sauvignon sous le nom Pelican Negru est en importation privée. «On est dans la roue pour entrer dans les succursales de la Société des alcools du Québec, confie Jean-Philippe Sauvé. Mais à court terme on aimerait avoir deux produits disponibles au Québec en spécialité et développer un vin blanc. À long terme, ce serait de faire de l’argent, mais je n’entrevois pas cette possibilité avant d’avoir 50 ans.