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Du logement abordable requis pour les projets de plus de 10 unités

le jeudi 20 avril 2023
Modifié à 14 h 02 min le 20 avril 2023
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

L’immeuble du Centre Saint-Eugène sera bientôt démoli pour faire place à deux immeubles à logements, dont 10% seront abordables. (Photo Journal Saint-François- Mario Pitre)

La Ville de Salaberry-de-Valleyfield a apporté une modification à sa règlementation d’urbanisme obligeant dorénavant les promoteurs résidentiels à réserver un minimum de 10% de leurs projets pour du logement abordable.

Cette mesure prévaut pour les nouveaux immeubles à logements de plus de 10 unités d’habitation, a précisé le maire Miguel Lemieux lors de l’adoption d’une résolution à cet effet à l’assemblée du mardi 18 avril.

Dans certains cas, cela peut aller au-delà de 10%, comme dans le cas du projet Viva-Cité où la Ville a exigé 20 %. « Le règlement 432 peut techniquement s'appliquer à toute la ville, mais nous devons ajouter les zones une par une, au fur et à mesure que des projets nous sont soumis, indique le maire. Bref, nous allons amender le règlement à chaque fois que nous allons vouloir assujettir plus de projets.»

La mesure sera notamment applicable pour deux projets que le maire a cité pour l’occasion, dont celui destiné au secteur des rues Pelletier et Pierre-Paul-Messier, au sud de l’école Baie-Saint-François.

L’autre projet comprenant deux immeubles de 24 logements chacun est prévu sur le site de l’ancienne école St. Ignatius, rue Rolland, occupé par la suite par l’Église Carrefour du Suroît.

La notion de «logement abordable» retenu par la Ville implique que le coût des loyers visés ne dépasse pas 30% du revenu médian établi selon la référence utilisée par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) pour la Ville de Salaberry-de-Valleyfield.  

M. Lemieux pourra d'ailleurs fournir plus de détails lors la Présentation de la stratégie logement qu'il fera le mercredi 26 avril, 19h, à La Factrie, Café culturel.

Champ de compétence municipal ?

Le rôle joué par la Ville de Salaberry-de-Valleyfield pour favoriser la densification du développement dans des secteurs précis ou pour imposer des règles aux promoteurs suscite des interrogations chez certains citoyens.

Appelé à prendre la parole à la période des questions, un résident de la rue Saint-Lambert, Martin Lévesque, a confronté le maire à ce sujet.

« La municipalité n’a pas de rôle à jouer sur le prix des loyers», a fait valoir le citoyen, qui est également président de l’association du Parti Conservateur du Québec dans Beauharnois.

Celui-ci a aussi questionné le maire quant au concept de «ville de 15 minutes» auquel Valleyfield adhère, à l’instar de plusieurs grandes villes dans le monde, dont Montréal. On craint que cette façon de faire impose des restrictions aux citoyens.

Le concept développé en 2015 par un urbaniste français favorise des villes où tous les services essentiels - magasins, écoles, parcs - sont accessibles en 15 minutes à pied ou à vélo, pour promouvoir un mode de vie plus sain et plus durable et une réduction du nombre de véhicules.

Le maire Lemieux a fait valoir que la Ville voyait à mettre des mesures en place, mais qu’il appartient aux citoyens d’y souscrire ou non.