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Une résilience grande comme l’univers pour Kateryna

le mercredi 13 mars 2024
Modifié à 8 h 47 min le 18 mars 2024
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Katya aime dessiner et sur son œuvre de la Saint-Valentin elle a écrit Amour en ukrainien puis en français, en colorant le mot francophone de bleu pour démontrer qu’elle apprécie sa terre d’accueil, le Québec. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Deux ans après que les bombes ont commencé à déferler sur l’Ukraine, que les troupes russes continuent à faire des ravages auprès des populations, des hôpitaux, des écoles, des milliers de soldats, d’enfants, de civils ont été tués et les dommages collatéraux se comptent par centaines.

Kateryna fait partie des gens qui subissent les affres de ce conflit sans nom. Elle a dû fuir son pays, laisser ses amis derrière, son école, mais surtout son père. Kateryna a 11 ans et elle vit maintenant au Québec avec sa mère. « Parce que, il n’y a pas de guerre », lance la mignonne fillette blonde qui démontre une résilience, une force de caractère hors du commun.

« Je suis triste de quitter l’Ukraine, je suis très triste que papa ne soit pas là. Je lui parle au téléphone, mais au moins je sais qu’il est en sécurité », explique Kateryna qui rêve que la guerre se finisse et de pouvoir retourner chercher son père en Ukraine. Elle a aussi des amis là-bas. Des enfants de son âge qui voient les assauts se poursuivre. « Je parle aussi au téléphone à mes amis. Au début de la guerre, les communications étaient difficiles, nous devions parfois raccrocher rapidement, mais aujourd’hui ça va mieux », prétend ce petit bout de jeune femme qui a posé les pieds à Vaudreuil-Dorion avec sa mère en 2022, quelques mois après le début du sanglant conflit armé.

Une grande adaptation

Or, la jeune polyglotte qui parle maintenant six langues, l’ukrainien, le russe, le polonais, le tchèque, l’anglais et le français, apprend rapidement et est fort résiliente dans la situation. « Je pratique moins le Tchèque, alors je suis en train de le perdre, mais j’aime le français parce qu’il y a des mots qui ressemblent à l’ukrainien. Je suis dans une classe d’accueil, c’est plus facile, on apprend bien. Surtout les mathématiques », rigole Kateryna qui passera en classe régulière dès l’an prochain, alors qu’elle sera en sixième année.

Sinon, la vie ici diffère de celle qu’elle a vécue dans ses neuf premières années de vie. « Il n’y a pas de neige en Ukraine, alors j’aime découvrir ça. Là-bas, en famille, nous allions dans la forêt pour cueillir des champignons et les cuisiner. Je rêve souvent de retourner me promener dans la forêt en Ukraine. Mais j’aime aussi manger des avocats, de la cabane à sucre, de la poutine et aider maman à la cuisine », ajoute la débrouillarde fillette aux yeux clairs. Sa mère travaille en informatique à distance et arrondit les fins de mois en travaillant dans un Dollarama.

Des loisirs et des passions

Kateryna occupe ses temps libres en dessinant. Elle a un coup de crayon exceptionnel selon son enseignante, Madame Véronique, de l’école des Légendes. « À 5 ans, en Ukraine, elle dessinait beaucoup et elle suivait des cours d’arts plastiques. Ici, nous diversifions ses intérêts, elle a pris part au spectacle de cirque, de danse et elle fait de la gymnastique », informe l’enseignante au cœur d’or. 

Mais ce n’est pas tout, celle qui se fait aussi appeler Katya apprend vite. Diversifiée, débrouillarde, l’enfant patine, pratique la glissade l’hiver, mais aimerait surtout renouer avec le karaté, un sport qu’elle pratiquait en Ukraine et qui lui manque visiblement. « J’étais ceinture verte, j’aimais beaucoup ça, mais nous n’avons pas trouvé une école de karaté ici au Québec », dévoile Kateryna, une lueur d’espoir au coin de l’œil.