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Vaudreuil-Soulanges

D’importantes lacunes dans l’intégration d’élèves immigrants

le mercredi 13 mars 2024
Modifié à 10 h 02 min le 13 mars 2024
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo Unsplash)

L’exemple de l’intégration de Kateryna dans son nouvel environnement scolaire demeure une exception au sein des écoles de la région. Les services d’intégration ne suffisent pas à répondre au nombre croissant d’élèves issus de l’immigration dans nos écoles.

Au Centre de services scolaire des Trois-Lacs, dans Vaudreuil-Soulanges, cette croissance s’avère exponentielle depuis déjà plusieurs années; pratiquement le double. 

«Dans ma classe, j’ai un seul élève québécois de souche, témoigne une enseignante du primaire à Vaudreuil-Dorion, dans un article du Journal de Montréal. Si je me ferme les yeux, je pourrais croire que je suis à Toronto. Dans mon école, le français a déjà disparu», mentionne l’enseignante, dans cette ville qui a vu éclore Félix Leclerc.

Pourtant, les services de francisation dans les classes ne suivent pas la cadence, mentionnent de nombreux enseignants dans un sondage mené par le Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV). Dans une classe de 1ère année, on parle de 30 minutes de francisation, une ou deux fois par semaine.

«Ça prendrait le quadruple des budgets qu’on a actuellement», estime Véronique Lefebvre, présidente du Syndicat.

Une croissance qui atteint la Vallée-des-Tisserands

Le phénomène de l’immigration est aussi observable depuis quelques années au CSS de la Vallée-des-Tisserands.

Selon les informations obtenues auprès du CSS, celui-ci a accueilli cette année près de 335 élèves provenant de l’immigration, soit environ de 3% de sa clientèle. Ces élèves fréquentent tous les secteurs allant du préscolaire jusqu’au secondaire.

Cependant, la présence d’élèves issus de l’immigration a pour effet d’alourdir la tâche des enseignants, puisqu’on ne retrouve pas de classes d’accueil spécifiques dans les écoles.

« On se retrouve avec des élèves provenant de pays arabes, du Bengladesh, des Philippines qui ne parlent presque pas français et qui nécessitent donc une plus grande attention de notre part, parfois au dépend des autres élèves réguliers», mentionne une enseignante sous le couvert de l’anonymat.

Du côté administratif, on remarque aussi un alourdissement de la tâche afin de gérer ces nouvelles inscriptions, dans un contexte où les parents de ces élèves ne parlent que peu ou pas le français.

Le CSSVT indique que les Services des ressources éducatives ont mis sur pied plusieurs mesures de soutien notamment de l’accompagnement individualisé, des séances de formations et la création d’activités pédagogiques afin de soutenir les équipes concernées. 

Afin de soutenir les familles tout autant, on collabore avec les partenaires en augmentant aussi l’offre de service de francisation du côté de la formation générale aux adultes.