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Une maman en détresse pour faire soigner son fils

le samedi 28 janvier 2023
Modifié à 10 h 37 min le 26 janvier 2023
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La résidente de Châteauguay n’arrive pas à expliquer certains comportements de son fils. (Photo: Depositphotos)

Claudine Bérubé* est au bout du rouleau et elle a peur. Peur que son fils commette des gestes graves, envers lui-même ou quelqu’un d’autre. Mais ses multiples appels à l’aide n'ont pas encore donné de résultats jusqu’à maintenant. Entrevue avec une maman en détresse qui veut faire soigner son fils de 18 ans dont la santé mentale est vacillante.

Délires, discours décousus, errances la nuit; son fils a fait quatre psychoses depuis le 7 novembre, a-t-elle calculé. La première aurait duré trois jours.

«Il dit qu’il a été enlevé et amené dans un champ, qu’on l’a violé et qu’on lui a inséré des animaux par l’anus, qu’il a un animal dans son ventre. Il rit tout seul, dit que les Hells Angels l’ont acheté», raconte la dame dont le prénom et le nom de famille sont fictifs pour protéger l’identité de son fils.

La mère croit que son enfant pourrait être atteint de schizophrénie. «Il a commencé jeune, à l’âge de 13 ans, à consommer du pot, révèle-t-elle. Maintenant, ça lui arrive de temps à autre de consommer des drogues dures comme de la cocaïne.»

Elle craint que son garçon qui se promène parfois avec un couteau ne veuille attenter à ses jours comme il l’a déjà dit. Sinon, qu’il commette l’irréparable envers autrui. Dans les moments de crise, il est parfois agressif.

«On a peur pour notre vie, affirme la Châteauguoise. Ça fait un mois que moi, ma mère et son ami, on se le passe. Maintenant, ma mère ne le veut plus chez elle.»

La maman a appelé la police à quelques reprises. Elle a aussi contacté des centres d’aide, en vain, dit-elle.

«Ils attendent qu’il arrive un drame, dénonce celle qui déplore comment le système de justice et de santé fonctionne. Je me sens comme les parents de Kim Lebel à Québec [accusé d’avoir assassiné un voisin en état de psychose], qui ont tenté de prévenir le drame qui se préparait.» 

Évaluation psychiatrique

Le hic, c’est que son fils nie être malade. En désespoir de cause, sa mère a dû s’adresser à la cour pour ordonner une évaluation psychiatrique de son fils. Chose qu’elle a obtenue le 16 janvier.

Appréhendé par la police, le jeune a été amené à l’Hôpital Anna-Laberge où il a passé 12 heures sous observation avant d’être évalué par un psychiatre, qui l’a relâché par la suite.

La maman, en colère, a porté plainte contre l’hôpital. Mais il serait surprenant qu’elle obtienne gain de cause, selon l’organisme l’Accolade santé mentale à Châteauguay.

«Une ordonnance d’évaluation psychiatrique sert à déterminer si la personne est dangereuse pour elle ou autrui. Ce n’est pas une ordonnance de traitement», a nuancé la directrice, Gabrielle Brind’Amour.  

Elle reconnait toutefois que les familles sont généralement découragées quand un proche qui leur semble malade est ainsi relâché après ces démarches.

Même si ce n’était pas son souhait, Mme Bérubé* a finalement repris son fils au bout de quelques jours. À une occasion, elle a dû rappeler la police parce que ce dernier était agressif envers elle.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSMO) n’a pas retourné l’appel du Journal.

*prénom et nom fictifs