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Un documentaire-choc sur la paix présenté au Pavillon Wilson

le mercredi 13 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 13 avril 2016

La tournée du film «À la poursuite de la paix» sera de passage à Coteau-du-Lac le mercredi 20 avril. Le cinéaste Garry Beitel sera présent lors de la troisième soirée ciné-rencontre organisée par Vent-Arts, en collaboration avec la Ville de Coteau-du-Lac.

Devant le cynisme qui naît dans le sillage des nombreuses guerres qui ensanglantent le monde, Garry Beitel a voulu faire un film porteur d’espoir. Il a braqué sa caméra sur quatre Canadiens qui, patiemment, œuvrent à faire des ennemis d’aujourd’hui les frères de demain. Il répondait récemment aux questions du journal Métro:  

Lorsqu’on vous a proposé de faire un film sur la paix, comment avez-vous décidé d’aborder ce vaste sujet?

J’ai découvert que des gens qui ne sont ni des militaires ni des fonctionnaires consacrent leur vie à bâtir la paix. Ils sont formés pour ça et ils en font leur métier. C’est une profession qui n’existait pas il y a 20 ans. Ce sont ces citoyens décidés à avoir un impact que j’ai voulu rencontrer.

Vous avez tourné À la poursuite de la paix  dans des zones de conflit abonnées aux atrocités: le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et le Kurdistan, notamment. Aviez-vous déjà été aussi près de la guerre auparavant?

Non. Mais je suis fils de réfugiés. Mes parents ont fui l’Holocauste; la guerre fait aussi partie de mon histoire.

Votre film parle aussi de la capacité qu’a l’être humain de tendre la main à son ennemi pour se réconcilier. Pourquoi le pardon est-il si important?

L’habitude de répondre à la violence qu’on subit en faisant à notre tour subir de la violence à quelqu’un est tellement enracinée qu’elle ne fait que perpétuer un cycle de vengeance qui ne s’arrête jamais. Mais comme êtres humains, nous sommes capables de prendre conscience du fait que la violence peut s’arrêter avec nous.

L’usage de la violence est-il parfois légitime, à votre avis?

J’imagine qu’il y a des cas où c’est justifié. Mais je ne suis pas sûr que nous comprenions bien l’impact de nos actes quand nous intervenons par la force. Nous avons bombardé l’Afghanistan, et les talibans semblent plus forts maintenant qu’en 2001; nous avons bombardé l’Irak, et ç’a été une catastrophe – plus de gens sont morts de notre intervention que des atrocités commises par État islamique!; nous avons bombardé la Libye, et c’est devenu un pays qui exporte l’extrémisme partout.

Est-ce que les négociateurs canadiens que vous avez suivis baissaient parfois les bras?

Non. Il faut voir la poursuite de la paix comme la lutte contre le cancer. Est-ce qu’on va y arriver? On ne sait pas. Mais doit-on arrêter d’essayer pour autant? Il y a une idée qui est de plus en plus discutée dans le monde aujourd’hui, et c’est la création de ministères de la Paix, dont le budget serait consacré à la promotion de la médiation dans le monde. Le Canada, de par le rôle de conciliateur qu’il a joué dans le passé, pourrait être un pionnier dans cette voie.

 (Avec la collaboration de Mario Pitre)

https://vimeo.com/145203093