Trouvé coupable de capacités affaiblies ayant causé la mort

JUSTICE.  Plus de 4 ans après avoir été impliqué dans un accident de la circulation qui a entraîné le décès d’un homme de 93 ans, un résident de Hinchinbrooke a été trouvé coupable de conduite avec les capacités affaiblies ayant causé la mort et des lésions corporelles, jeudi, au Palais de justice de Valleyfield. Lors du prononcé de la sentence, le juge Marie-Chantal Doucet de la Cour criminelle a établi que le conducteur fautif, Télesphore Champagne, avait un taux d’alcoolémie supérieur à la limite permise quand il a omis de faire son arrêt obligatoire sur la route 202, près du chemin Ridge à Hinchinbrooke, le 23 novembre 2014. L’impact provoqué par la collision entre son véhicule utilitaire sport et un autre VUS à l’intersection s’est avéré fatal pour un nonagénaire, Owen Lauzon, qui était passager à bord du véhicule conduit par son fils. Ce dernier a été blessé grièvement lors de cet accident et M. Champagne a également été tenu criminellement responsable des lésions subies par le fils. Selon les éléments mis en preuve, Télesphore Champagne avait un taux de 113 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang plus de 90 minutes après l’accident survenu vers 17h45. Au moment de l’intervention des policiers, un agent a constaté qu’une odeur d’alcool se dégageait de l’habitacle du véhicule, que le conducteur avait les yeux vitreux, infectés de sang, et qu’il était confus. Des témoignages entendus devant le tribunal durant le processus judiciaire ont révélé que l’homme âgé dans la soixantaine était dépressif et qu’il avait consommé de l’alcool à l’insu de sa conjointe avant de quitter son domicile, à la suite d’une chicane, pour aller voir sa fille. «M. Champagne faisait le même trajet depuis 25 ans et il n’a pas freiné pour s’arrêter à l’arrêt obligatoire. L’accusé n’a pas eu souvenir de l’accident jusqu’à l’hôpital. Il était sous l’effet de l’alcool et l’affaiblissement de ses capacités a contribué à causer l’accident», constate le juge Marie-Chantal Doucet. Même si l’accusé avait un dossier sans tache, en plus d’avoir été saisi par les remords, le magistrat a conclu qu’on ne peut revenir en arrière et qu’un verdict de culpabilité s’impose. Un rapport pré-sentenciel a été demandé et Théodore Champagne, qui est représenté par Me Jacques Vinet, devra revenir devant la Cour le 23 mai prochain pour la suite des procédures.