Sports

Toujours athlète, même loin du terrain

le lundi 16 novembre 2020
Modifié à 9 h 02 min le 16 novembre 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Les équipes du Noir et Or sont en arrêt forcé. Une idée difficile à accepter pour les étudiants-athlètes. La fratrie du vestiaire, l’engouement d’une mise en jeu et l’esprit de compétition sont des éléments qui manquent à ses 180 représentants du Bicolore. «Je paierais cher pour être sur le terrain, confie Samuel Leduc, footballeur du Noir et Or. Ça monterait mon moral de beaucoup. Ne pas voir la gang, c’est dur. Je pense à mes coéquipiers et je pense à tous ces moments qu’on a manqué. » Lorianne Drolet, joueuse de flag-football, refuse de sombrer dans le négativisme. Loin du terrain, elle se concentre sur la course à pied et ses études en soins infirmiers. «Le sport c’est très social alors qu’on se retrouve dans une période individuelle, explique-t-elle. On a fait l’entraînement chacun de notre côté. Ce n’était pas la même chose. » Son équipe a pu jouer quatre parties avant que la zone rouge vienne mettre un terme à la saison. Chaque partie était jouée comme s’il s’agissait de la dernière. D’autant plus que la finissante au Collège pourrait ne plus jouer dans une ligue compétitive. Quoiqu’une saison collégiale de printemps est une possibilité. Chaque automne, Samuel Leduc était concentré sur son sport. « Quelques gars ont des gyms à la maison et ils se tiennent en forme, confie-t-il. Je parle pour moi, mais le niveau de motivation est plus ou moins là. Pour ce qui est des études, ça va super bien; je passe de 30 h par semaine de football à zéro. » L’étudiant en sciences humaines profil administration explique que l’annulation de la saison lui a fait perdre certains repères. Mais il travaille fort pour être prêt pour l’automne 2021 à ce qui pourrait être sa dernière saison collégiale. Les deux athlètes sont résilients et acceptent, malgré tout, les raisons qui ont mené à annuler leur saison. Lorianne Drolet dit avoir vu venir le coup, si bien qu’elle a pu s’y préparer. Travailler différemment Samuel Julien a 18 joueurs sous sa férule avec l’équipe de soccer masculin. Il doit se limiter à les diriger individuellement. «Les gars vivent ça différemment, mentionne l’entraîneur. Mon travail est de surveiller l’état des joueurs. Je peux donner des entraînements individuels. On travaille des habiletés au lieu des tactiques collectives. » Les autres entraîneurs ont aussi la possibilité d’offrir des entraînements individuels au gymnase. Ce ne sont toutefois pas 100 % des athlètes qui participent aux activités proposées. Le Noir et Or met aussi des équipements sportifs à la disposition de leurs athlètes afin de maintenir la forme. «Seulement quatre joueurs de football ont quitté, mais ils provenaient de régions éloignées, note Annie Bélanger, responsable des sports au Collège. Notre force c’est qu’on fait du recrutement local. » Une clinique de nutrition virtuelle a été proposée aux étudiants-athlètes. Celle-ci a été grandement suivie. Ce qui a permis de démontrer que le sport et l’équipe existaient encore. D’autres capsules seront présentées cet hiver. «Les joueurs ont toujours espoir de jouer, expose l’entraîneur de soccer masculin. Ils ont hâte de se trouver sur un terrain dans un circuit de haut niveau pour se comparer à d’autres cégeps. De représenter fièrement le Noir et Or. » Annie Bélanger fonde de bons espoirs pour que la compétition reprenne en 2021. Le réseau collégial suivra les décisions du circuit universitaire. Si la Montérégie retombe en zone orange, des parties hors concours pourraient être disputées entre équipes de cette région. Une décision devrait tomber en janvier. Rapidement. Pour ne pas revivre les inquiétudes vécues cet automne. D’ici là, outre les entraînements individuels, les athlètes sont davantage étudiants et se concentrent sur leurs études.