Économie
COVID-19

S’habiller à l’ère de la COVID-19

le vendredi 15 mai 2020
Modifié à 13 h 34 min le 16 juin 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Depuis deux mois, le mou et le masque se sont imposés dans la mode vestimentaire. Mais la vie reprend tranquillement son cours et il faut toujours se vêtir, un besoin fondamental. Le Saint-François a visité quelques boutiques du centre-ville pour voir comment on magasinait désormais ses souliers et ses vêtements. «C’est quand même assez compliqué», reconnaît Karine Bouvrette de Barbottine+. Son commerce situé sur la rue Victoria vend des souliers pour toute la famille. Depuis le 4 mai, date où la réouverture a été permise, elle limite le nombre de personnes à l’intérieur du commerce. «La première semaine, je prenais des rendez-vous, c’était obligatoire, dit-elle. Désormais, c’est limité à trois familles à la fois; un seul accompagnateur par enfant. » Les clients doivent se frotter les mains avec une solution désinfectante. Ils peuvent ensuite essayer des souliers. En quantité réduite, on ne peut plus multiplier les essais comme avant. «Les souliers essayés qui ne sont pas vendus, on les place en genre de quarantaine à l’arrière de la boutique pour 24 h, mentionne la femme d’affaires. On met aussi du Lysol dans les boîtes. Ça pourrait devenir compliqué quand on va avoir moins d’inventaires.» Tous les employés portent la visière qui protège jusqu’au cou. Toutes les stations sont désinfectées après le départ de chaque client. Pendant les six semaines où Barbottine+ a dû être fermée, l’entrepreneure s’est tournée vers les ventes en ligne. «J’ai déjà lu qu’un entrepreneur, ça trouve des solutions, lance-t-elle. Je ne suis pas restée chez moi à me ronger les sangs. C’est sûr que je n’ai pas rencontré mon chiffre d’affaires, mais j’ai réalisé des ventes. » Elle remercie sa famille qui l’a aidée dans cette période où elle a continué à travailler 40 h/semaine. Moins de danger qu’à l’épicerie [caption id="attachment_82212" align="alignright" width="444"] Chez Femme ou Fille, Suzanne Carrier s’assure que les clientes se sentent en sécurité lors de leur magasinage.[/caption] Chez Femme ou Fille aussi on ne magasine plus comme avant. «Les gens doivent mettre des gants s’ils veulent toucher aux vêtements, explique Suzanne Carrier. Pour moi, c’est important de toucher et d’essayer pour savoir comment on est confortable avec le vêtement. » Ainsi, les morceaux non vendus se retrouvent sur un présentoir. Ils sont ensuite envoyés dans l’arrière-boutique où ils sont passés au «steamer». La vapeur aseptise ainsi les vêtements. Ceux-ci  reviennent dans la boutique seulement le lendemain. Les employés ont aussi adopté un équipement de protection individuelle. Et on désinfecte tout autour du Plexiglas installé à la caisse. «En ce qui me concerne, il y a moins de danger ici qu’à l’épicerie», soutient Suzanne Carrier. [caption id="attachment_82214" align="alignleft" width="444"] Gisèle Leduc Lalonde était heureuse de retrouver ses clients fidèles. Même si l’expérience de magasinage est différente en raison de la crise.[/caption] Des clients respectueux Gisèle Leduc Lalonde était heureuse de retrouver ses clients. La propriétaire de Lingerie Tendresse a imposé le lavage des mains avant de monter les deux marches qui permettent d’accéder à la boutique. «C’est très sécuritaire, mentionne-t-elle. Les gens se lavent les mains, j’ai un Plexiglas au comptoir et j’ai mon masque. Ils sont très respectueux des mesures.» La femme d’affaires exige que les clients enfilent des gants avant d’essayer des soutiens-gorge ou des vêtements de nuit. Ici aussi on observe la distance de 2 mètres. «Depuis le temps, je peux ajuster à l’œil, assure Gisèle Leduc Lalonde. Même avec ma visière. Et les vêtements non vendus reviennent dans la boutique seulement 48 heures plus tard. » Pour elle, les affaires vont bien depuis le 5 mai. À ses clients réguliers, se sont ajoutés des consommateurs qui résident dans la Communauté métropolitaine de Montréal. On sait que les commerces de ce secteur n’ouvriront pas, si c’est possible, avant le 25 mai.