Économie
COVID-19

Rouvrir le salon de coiffure s’est avéré un casse-tête

le mercredi 10 juin 2020
Modifié à 11 h 36 min le 10 juin 2020
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Si la réouverture des salons de coiffure s’est révélée une réjouissance pour les clients, les coiffeuses et les propriétaires, elle a également été une source d’angoisse. Un véritable sprint. « On a eu 10 jours pour la réouverture. Le plus difficile, pour un salon comme le nôtre, c’était d’organiser le système de rendez-vous. Il fallait voir la disponibilité de nos coiffeuses. Mettre en place un système efficace. Faire comprendre à nos clients l’importance de prendre un rendez-vous. Nous avons des clients de tous les âges. Certains n’ont pas Facebook, ni même Internet. Il faut que tout le monde soit au courant », explique Sophie Duguay, propriétaire du Salon du Sportif à Salaberry-de-Valleyfield.

Des équipements et des ruptures de stock

Dès le départ, les coiffeuses ont su qu’elles devraient se munir d’équipement de protection. Masques, visières, lunettes. Mais aussi de sarraus pour une plus grande protection. « Ça a été une aventure. Au début, ils disaient qu’on en avait absolument besoin. Après, ça a été non. Puis, c’est devenu une zone grise. Enfin, il fallait en avoir. Et cette semaine, c’est tombé. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour en faire coudre par une dame de la région. Parce que c’était en rupture, une pénurie au Québec. Et finalement, ce ne sera plus nécessaire », dit la dame qui préfère se dire qu’au moins celles qui sont déjà en sa possession offrent une meilleure protection à ses coiffeuses. « Elles doivent aussi porter les masques, la visière. Ça devient encombrant, mais je leur ai dit de trouver ce qui était le plus confortable. Elles doivent travailler en étant à l’aise », dit Sophie Duguay qui a aussi investi dans le gel désinfectant pour les mains. « À ce jour, juste l’ouverture je suis à un peu plus de 4700 $ d’achats. Pour le désinfectant il fallait en trouver un efficace. Mais qui ne doit pas étouffer les coiffeuses. Qui n’abîme pas les chaises. C’est de la recherche. Et de l’investissement », prétend celle qui a eu l’aide de son frère et de son mari pour réorganiser le salon. [caption id="attachment_83538" align="alignnone" width="444"]coiffeuses salon du sportif On nettoie constamment les surfaces, pendant que quatre clients défilent à tour de rôle sur les chaises et que les autres patientent à l’extérieur. (Yanick Michaud)[/caption]

Des clients coopératifs

Elle souligne toutefois le bel esprit des clients aux cheveux longs. « Ils sont respectueux. On a eu quelques personnes qui se sont présentées sans rendez-vous. Mais ils ignoraient les nouvelles consignes. Sinon, ils sont patients et ils comprennent que nous devons tous ensemble réinventer la roue », raconte celle qui n’a dormi que quatre à cinq heures par jour avant l’ouverture le 1er juin. Mais après quelques jours les choses se sont placées. « Nous respirons mieux. Parce que nous avons travaillé en équipe. Tout le monde à mis la main à la pâte. Nous allons bientôt rattraper le temps perdu et offrir des rendez-vous plus rapprochés. Mais on est encore à deux semaines d’avance. Tout le monde aimerait un rendez-vous rapide. Ça s’en vient », conclut la dame. Il est possible d’obtenir un rendez-vous par Facebook ou au 450 373-3629. [caption id="attachment_83536" align="alignnone" width="444"]coiffeuses salon du sportif Visières, cloisons de protection, rien n’est pris à la légère pour assurer la protection des gens qui désirent obtenir une coupe estivale et fort attendue. (Yanick Michaud)[/caption]