Économie
Société

L’autoroute 30, une volonté régionale aux multiples retombées

le mercredi 14 décembre 2022
Modifié à 14 h 16 min le 13 décembre 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le parachèvement de l’autoroute 30 a favorisé d’importants développements résidentiels et industriels à Valleyfield et Beauharnois. (Photo Journal Saint-François- Archives)

Mise en service en décembre 2012, l’autoroute 30 est issue d’une réelle volonté de nombreux intervenants politiques et économiques de la région. Dix ans plus tard, ses retombées favorisent un véritable boom économique.

Préfet de la MRC de Beauharnois-Salaberry durant plus de 20 ans, Yves Daoust se souvient qu’à l’origine, le projet visant le parachèvement du tronçon ouest de la 30 battait de l’aile, alors que de plusieurs élus ne s’entendaient pas sur divers points de vue, notamment sur sa pertinence et sur la question du tracé.

« Dans un contexte marqué par les fermetures d’usines comme Goodyear à Valleyfield, il fallait agir et travailler tous ensemble au bénéfice de toute la région», rappelle-t-il.

Jean-Noël Côté, président du comité d’action régional pour l’autoroute 30 et l’ex- préfet de la MRC, Yves Daoust ont été des acteurs importants dans la concrétisation de ce projet. (Photo Journal Saint-François- Archives)

L’ex-maire de Salaberry-de-Valleyfield, Denis Lapointe, confirme ces propos, tout en donnant le crédit à M. Daoust pour ce rappel à l’ordre. « La différence (dans l’approche) s’est produite quand tout le monde s’est mis à parler le même langage des deux bords du fleuve pour dire qu’on la voulait cette autoroute; et à partir du moment où les deux députés, Serge Marcil et Serge Deslières, ont décidé de travailler main dans la main », évoque M. Lapointe.

Les défunts députés Serge Marcil et Serge Deslières avaient uni leurs efforts pour faire aboutir le dossier de la 30. (Photo Journal Saint-François- Archives)

Des retombées probantes

La plupart s’entendent pour dire que la 30 aura engendré des retombées économiques majeures pour la région de Salaberry-de-Valleyfield, à voir le développement qui s’y produit aujourd’hui.

« Par le passé, la population de Beauharnois-Salaberry avait toujours stagné autour de 59 000 habitants, alors qu’elle atteint maintenant 70 000, note Yves Daoust. Les gens de l’extérieur se sont aperçus qu’il y avait quelque chose l’autre bord de Montréal. »

« La 30 nous a donné une connexion avec tout le réseau de transport du Québec, mentionne Denis Lapointe. Les gens ont appris à connaître Valleyfield autrement. Qui donc avait déjà déclaré que Valleyfield était un cul-de-sac ? », lance-t-il avec une pointe d’ironie, à l’égard de cette déclaration du défunt député de Vaudreuil, Nick Discepola.
Ce présumé cul-de-sac connaît aujourd’hui un essor industriel et résidentiel jamais vu et une renaissance progressive de son centre-ville.

Les maires de 4 municipalités traversées à l’origine par la 30 ouest, Géraldine Quesnel, Denis Lapointe, Claude Haineault et Nathalie Simon. (Photo Journal Saint-François- Archives)

Enjeux à considérer

Bien sûr, le projet a aussi donné lieu à des enjeux de circulation, à commencer par l’imposition de frais de péage au pont Serge-Marcil et leurs répercussions sur le trafic lourd du boulevard Mgr-Langlois. Un problème qui n’avait pas été évalué à sa juste valeur à l’origine, constate Denis Lapointe. Il aura fallu d’importants moyens de pression pour inciter le ministère des Transports à imposer certaines restrictions aux entreprises de transport.