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Jonathan Lessard condamné à 14 ans de prison

le jeudi 18 mars 2021
Modifié à 13 h 20 min le 18 mars 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

« Quatorze ans d’emprisonnement. » La juge Myriam Lachance a prononcé la sentence attendue dans le procès de Jonathan Lessard, trouvé coupable d’homicide involontaire sur Serge Schinck en septembre 2017. La magistrate n’a pas hésité à utiliser la plus haute sentence dans ce qui était proposé par la Couronne, soit entre 12 et 14 ans. « La fourchette des peines pour homicide involontaire commis sous intoxication volontaire se situe généralement entre 10 et 12 ans, mais il y a des circonstances aggravantes dans le geste posé par l’accusé qui démontrent que le crime se rapproche plus d’un meurtre que d’un simple accident », a mentionné la juge Lachance devant un Jonathan Lessard impassible. Selon l’autopsie, le décès est attribuable à un traumatisme craniocérébral contondant. On constate un minimum de trois impacts compatibles avec la clé à tuyau ensanglantée trouvée sur la scène de crime dans la chambre de la victime. Ainsi, soit la victime a perdu conscience après le premier impact, soit elle était endormie ou que ses mouvements étaient entravés. « Ces constatations révèlent un crime qui s’éloigne d’un geste accidentel. Et selon la jurisprudence la fourchette se situe entre 10 et 15 ans pour des homicides involontaires qui s’apparentent à des quasi-meurtres », plaide Myriam Lachance devant quatre des membres de la famille de la victime et les parents de l’accusé. Celui-ci devra ainsi purger 14 ans, moins les 63 mois de détention provisoire. Il est emprisonné depuis le 19 septembre 2017.

Une connaissance de ses problèmes

Jonathan Lessard était intoxiqué au moment de perpétrer le meurtre de Serge Schinck, qu’il connaissait déjà. Et il connaissait les dangers reliés à sa toxicomanie. « La consommation volontaire de stupéfiants et d’alcool a provoqué l’intoxication avancée de l’accusé au moment de commettre son crime. Cet état a été considéré lors de sa déclaration de culpabilité pour une infraction moindre et incluse au meurtre, mais son intoxication ne peut être retenue à titre de facteur atténuant au niveau de la peine », explique la juge par rapport à Lessard, 38 ans, qui consomme depuis l’âge de 12 ans. « L’accusé connaissait très bien et depuis longtemps les conséquences possibles de la consommation de ces substances, particulièrement les métamphétamines qui ont provoqué une psychose toxique et son hospitalisation six mois avant le crime, soit en mars 2017 », ajoute-t-elle. D’ailleurs, Lessard « reconnaît qu’il présente une problématique sévère de consommation de substances et qu’il peut être impliqué régulièrement dans des altercations verbales et physiques, mais il n’aurait jamais pensé qu’il pourrait enlever la vie à une personne », peut-on lire dans le jugement.

La famille soulagée

Le procureur Me Patrick Cardinal s’est dit satisfait de la sentence prononcée. « C’est la peine que nous demandions. C’est conforme aux recherches que nous avions faites », lance-t-il. Les membres de la famille de Serge Schinck frappé à mort en 2017 se sont dits heureux. « Nous sommes satisfaits. La juge a très bien expliqué les raisons de sa décision », lance Manon Meilleur, la mère des deux filles de la victime. L’une d’elles, Dominique, l’aînée croit que 14 ans c’est très satisfaisant. « Moins que ça, ça aurait été dévastateur. C’est un soulagement pour nous. On pourra respirer et enfin, faire notre deuil », dit-elle, se faisant la porte-parole de la famille. D’ailleurs, la juge au moment de rendre sa sentence a expliqué que de nombreux proches de Serge Schinck, peinaient à passer par-dessus l’épreuve. Ils ont été ébranlés, ont souffert d’anxiété, de dépressions, ont eu des idées suicidaires se sont refermées sur eux-mêmes et ont souffert d’insomnie, entre autres. « Il y a eu de nombreuses conséquences sur les enfants et les petits-enfants. »