Faire la 20e Rue ou refaire la Principale
Yvon Chiasson prévient ses citoyens. Le projet de la 20e Rue permettra à Saint-Zotique de boucler son réseau d'aqueduc et ainsi assurer son développement. Dans le cas contraire, la municipalité devra changer les tuyaux de la rue Principale afin qu'ils soient en mesure de supporter la construction future au nord-est de la municipalité.
«Si les gens ne veulent pas du projet de la 20e Rue et que le registre est rempli, je vais être obligé d'ouvrir les tuyaux sur la route 338, soutient le maire de Saint-Zotique. Ils sont encore bons, mais pas assez gros pour supporter le développement domiciliaire au nord de la 20e Rue. »
Il explique que le bouclage du réseau vient aussi augmenter la sécurité en protection incendie et améliore la pression d'eau dans la municipalité.
On opte donc de joindre au projet d'infrastructure le développement de la 20e Rue. On parle d'un tronçon de près de 3 km entre la 26e avenue et la 4e avenue, soit tout près d'où était situé l'encan. Une rue parallèle à la Principale qui pourra désengorger la circulation dans la municipalité.
La portion de 30 % de l'emprunt de 18,9 M $ assumée par les contribuables, sera utilisée pour la chaussée, le surdimensionnement des tuyaux, les lumières et la piste cyclable. La portion de 70 % sera aux frais des entrepreneurs.
La pôle
La 20e Rue semble prometteuse aux dires du maire. Il a avancé 1100 bungalows, mais la densification domiciliaire pourrait se traduire en davantage d'unités. Des commerces et des promotteurs ont déjà contacté la municipalité.
«Je sais que des investissements s'en viennent et je veux être prêt, averti le maire. En 2019, il va y avoir des grosses annonces. Saint-Zotique a la pôle dans Soulanges. C'est ici que ça se passe. Il y a près de 8 millions d'automobiles qui empruntent l'autoroute 20 à proximité, mais on n'a rien pour les arrêter ici. »
Yvon Chiasson y voit un point de départ vers le Carrefour 20/20 présenté par le conseil municipal en 2012. On parle d'un pôle commercial de 160 000 mètres carrés.
Capacité de payer
Le règlement d'emprunt stipule que 30 % des 18,9 M $, soit 5,6 M $, sera assumée par les citoyens. On parle de 32 $ par année pour une maison évaluée à 220 000 $ pour couvrir les annuités à rembourser suite aux travaux de la 20e Rue. Les investissements à venir pourrait toutefois faire bouger ce chiffre.
«Ce sera du jamais vu en 30 ou 40 ans, lance-t-il. Ces nouvelles entrées d'argent nous permettrons de consolider un plan de financement de l'amortissement déjà efficace et efficient pour la 20e Rue. »
Malgré un ralentissement de la construction, un surplus de 1 million $ a été enregistré en 2015 à Saint-Zotique. Le nouveau rôle d'évaluation triennal affiche une hausse moyenne de 8,9 % de la valeur des maisons, soit 65 M $ de nouvelles valeurs immobilières à Saint-Zotique.
Le maire Chiasson a également évoqué la possibilité de prendre une partie du 1, 8 M $ destinés aux loisirs. «Si je vais là, ce sera sans brimer les services, assure-t-il. Mais je sais que je n'irai pas là. »
Il rappelle que le montant emprunté concerne un emprunt. «L'estimé des plans et devis de la 20e Rue étaient de 800 000 $, mentionne-t-il. Après l'appel d'offres, on l'a eu pour 399 000 $, soit la moitié moins cher. »
Opposition
Depuis les premières discussions sur cette artère, les débats étaient vigoureux. Deux conseillers, Pierre Chiasson et Éric Lachance se sont prononcés contre la proposition.
La municipalité tiendra un registre le 28 septembre à l'hôtel de ville. Cinq cents signatures sont requises pour forcer la tenue d'un référendum. Yvon Chiasson rappelle aux gens en faveur qu'ils n'ont pas à signer ce registre. Cependant, si les citoyens optent pour un scrutin référendaire, cela ne signifie pas la fin du projet.