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Divergence d'opinions sur la pertinence de la vaccination

le vendredi 09 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 octobre 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Des centaines de jeunes élèves de quatrième année fréquentant une école de la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands reçoivent chaque année le vaccin contre le virus du papillome humain. Geneviève Rail, directrice de l'Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia lance un cri d’alarme.

Les faits reprochés par Mme Rail quant à cette vaccination de masse des fillettes âgées de 9 ans sont en lien avec de la désinformation. «Il y a plein de questions sans réponse, affirme la chercheuse. Premièrement, on administre le vaccin sans que les parents puissent prendre une décision éclairée, car personne ne connaît vraiment les effets de celui-ci.»

Dans quelques semaines, des infirmières débarqueront dans les établissements scolaires afin de procéder à la vaccination. Pour Geneviève Rail, il est important de faire la mise en garde aux parents. «Nous demandons un moratoire, fait-elle savoir. Il serait primordial qu’une étude indépendante soit menée. Présentement, les études qui ont été faites ont été payées par la compagnie pharmaceutique qui produit le vaccin. C’est évident qu’elle ne dira pas que ce vaccin est inutile et peut rendre quelqu’un malade.»

Aucun vaccin administré sans consentement parental

Du côté de la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands, on réfère le dossier au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest. À son tour, le centre a acheminé le dossier à l'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie qui, à son tour, envoie la demande de renseignements à l’Institut national de la santé publique du Québec.

«Premièrement, il est faux de prétendre qu’aucune étude n’a été faite, fait savoir Chantal Sauvageau, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec et membre du Comité sur l’immunisation du Québec. Il y en a plus d’une vingtaine, toutes réalisées par des chercheurs indépendants. Les arguments du groupe de Mme Rail ne sont appuyés par aucun expert.»

Soucieuse de faire valoir certains points, Dr Sauvageau confirme que la durée de protection du vaccin est inconnue et qu’aucune donnée sur sa protection contre le cancer n’est documentée. «Le vaccin VPH vise à prévenir les infections. On sait que celles-ci causent des lésions. Ces dernières favorisent l’apparition du cancer, dit Mme Sauvageau. Est-ce que l’on peut attendre 40 ans afin d’avoir des données et de courir la chance que de jeunes filles soient infectées par le VPH. La réponse est non.» 

Également, Dr Sauvageau voit mal la tenue d’un moratoire sur le vaccin VPH. «C’est incompréhensible. Le groupe de chercheurs de Geneviève Rail ne maîtrise même pas l’ensemble du dossier. Le vaccin est disponible dans plus de 100 pays et hautement documenté.» 

Finalement, la spécialiste en immunisation confirme que les campagnes de vaccination contre le VPH dans les écoles ne cesseront pas. «Lors des premières études, il a été démontré que les effets sont positifs. Après seulement quatre ans, les femmes qui n’avaient pas reçu le vaccin ont été vaccinées tellement la différence était majeure. Il n’y a pas de chance à prendre.» 

Vaccin

Trois vaccins contre le VPH sont homologués. Le plus utilisé est le Gardasil produit par la compagnie pharmaceutique Merck Frosst.

Le groupe de recherche auquel appartient Geneviève Rail  a mis de l'avant dans son étude que les jeunes filles à qui l'on administre le vaccin ne savent pas ce qu'est le VPH.

Selon l’Institut de la statistique du Québec, il y a présentement dans la province 40 768 filles âgées de 9 ans.