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Au moins une autre année pour démanteler le «Kathryn Spirit»

le jeudi 21 décembre 2017
Modifié à 17 h 10 min le 21 décembre 2017
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

ÉPAVE. Les travaux de démantèlement du «Kathryn Spirit» dans le lac Saint-Louis à Beauharnois devront être complétés d'ici décembre 2018 selon les termes du contrat accordé la semaine dernière à un consortium constitué des entreprises «Excavation René St-Pierre» et «Englobe Corp». Toutefois, la députée fédérale du comté de Salaberry-Suroît, Anne Quach est sceptique quant au respect de l'échéancier fixé pour disloquer le «bateau maudit». «Je ne serais pas étonnée que les travaux se poursuivent jusqu'au printemps 2019. Le Groupe St-Pierre est connu pour le non-respect des lois environnementales et aucune pénalité n'est prévue dans le contrat», a évoqué la députée du Nouveau Parti Démocratique, mercredi, alors qu'elle traçait le bilan de la dernière session parlementaire à la Chambre des Communes. Le contrat de 11,1 millions $ octroyé à l'entreprise qui a amené le navire à ses installations de Beauharnois en septembre 2011, pour le défaire et vendre le métal, amène la facture de ce fiasco à plus de 24 millions $. En 2016, le gouvernement du Canada a accepté de retirer le «Kathryn Spirit» du décor à ses frais et le Groupe St-Pierre a obtenu un premier mandat au coût de 7,9 millions $ pour ériger un batardeau afin d'isoler le bateau en ruines des eaux du lac Saint-Louis tout en le stabilisant. Un montant additionnel de l'ordre de 5 millions $ s'ajoute pour des travaux d'entretien solaire. [caption id="attachment_42862" align="alignnone" width="521"] La députée fédérale de Salaberry-Suroît, Anne Quach estime que la facture dépassera les 24 millions $ dans le gâchis du «Kathryn Spirit». (Photo: Denis Bourbonnais)[/caption] La députée Anne Quach assure qu'elle mettra le focus sur le respect des lois environnementales par le Groupe St-Pierre, qui a déjà fait l'objet d'un recours de 10 millions $. «Des matières polluantes comme du plomb, de l'amiante et du BPC doivent être retirées du bateau selon les normes gouvernementales. Les berges et le site doivent être remis dans le même état», précise-t-elle. Ayant assisté à une séance d'information en lien avec l'attribution du contrat de démantèlement, le 11 décembre, la députée fédérale déplore avoir été écartée du comité de travail formé pour régler cet épineux dossier. «C'est un non-sens  de ne pas avoir été invitée à siéger (sur le comité). Je suis le dossier depuis le tout début», décrie Mme Quach. La députée dénonce le fait que le pollueur est payé pour réparer les pots cassés dans cette histoire. «C'était écrit dans le ciel que le Groupe St-Pierre allait décrocher ce deuxième contrat. Le gouvernement Trudeau chavire dans l'ironie», martèle Anne Quach, tout en rappelant que son intervention  et celle du maire de Beauharnois avaient forcé l'entreprise à cesser les travaux sur le navire en 2012.