Opinion

À ma fille

le mercredi 27 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 27 avril 2016
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Le lundi 25 avril est la date d’anniversaire de ma fille. Elle vient d’avoir un impressionnant 9 ans. On ne rit plus, cette préadolescente, qui s’imagine être l’une des plus grandes maquilleuses du monde lorsqu’elle s’enregistre avec la tablette de sa mère, ne voit pas encore les limites.

Du haut de son 4 pieds 10 pouces, si nous l’écoutons parler, son terrain à conquérir n’est pas le quartier, mais plutôt le globe, ou en fait la toile, puisqu’il est question de l’internet.

Ma fillette me parle souvent qu’elle aimerait avoir un compte Facebook ou une chaîne Youtube afin de pouvoir publier ses créations. Or, ma conjointe et moi avons une grande réticence. Est-ce qu’un enfant de 9 ans a besoin réellement de cela?

Si votre enfant possède ce genre de compte et que vous êtes à l’aise avec cette situation, c’est libre à vous. Qui suis-je pour juger que cela est inapproprié? De notre côté, ce n’est pas dans le but de nuire à sa conquête planétaire, loin de nous cette option. C’est plutôt dans le but qu’elle comprenne qu’une fois sur la toile, la vidéo ou la photo, même si elle est supprimée, laisse une trace de son passage.

Je trouverais dommage que dans quelques années, elle devienne la risée de l’école, car une vidéo reviendrait à la surface. Je me pose toujours la question suivante avant de publier quelque chose sur le web. Suis-je vraiment prêt à assumer cette publication? Dans le doute je m’abstiens. Même si ma fille de 9 ans me répondait oui à cette question, les chances que son opinion change une fois rendue adolescente sont grandes.

Si le oui d’hier devient le non de demain, mais qu’il est trop tard, je crois que mon rôle de parent est de sortir le drapeau d’avertissement. C’est tellement plus simple de l’encourager à prendre sa bicyclette ou le téléphone pour se réunir avec ses amies afin de montrer ses vidéos. De cette façon, une fois qu’elle demandera de supprimer, seul le souvenir dans nos mémoires permettra de revoir des maquillages parfois douteux.