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L’inflation actuelle était-elle prévisible? Ou comment imprimer de l’argent enrichit les riches et appauvrit les pauvres…

le mardi 23 novembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 24 novembre 2021

(Photo d'archives)


Le 25 mars 2020, la loi sur la prestation canadienne d’urgence a été adoptée. À ce moment, pris au dépourvu par une pandémie mondiale il était nécessaire de fournir un soutien financier aux Canadiens. C’était une mesure simple et facilement déployable.

Mais disons-le-nous, pourquoi n’a-t-on pas pensé avant à simplement imprimer plus d’argent pour financer nos programmes sociaux? Nos écoles? Pour donner un salaire décent à nos infirmières et éducatrices spécialisées?
Car imprimer trop d’argent appauvrit les pauvres et enrichit les riches. Comment?

Imaginez-vous que le gouvernement fédéral décide d’imprimer deux fois plus d’argent. On se retrouve ainsi avec deux fois plus d’argent en poche, deux fois plus d’argent disponible à être dépensée, mais pas avec deux fois plus de produits disponibles.

On le voit avec le prix des maisons. Durant la pandémie les Canadiens se sont retrouvés avec beaucoup plus d’argent, il devrait donc être plus facile de s’acheter une maison, non? Malheureusement, il y avait toujours le même nombre de maisons disponibles à la vente, les prix ont donc gonflé. Et qui en a bénéficié? Ceux étant déjà propriétaire. Qui en a souffert? Ceux étant locataires.

C’est simple, imprimer deux fois plus d’argent fera doubler les prix. Un vendeur recevra donc deux fois plus d’argent qu’avant pour un même produit, et un consommateur paiera deux fois plus cher.

Mais pourquoi les riches sont-ils moins susceptibles d’être affecté par l’inflation et la hausse des prix? Car ceux-ci ont la possibilité d’investir leur argent dans des types de placements dont la valeur se maintient peu importe l’inflation.

L’individu qui a une maison, un bateau, un chalet, si les prix doubles la valeur de ses biens doublera. Pour les moins nantis qui ne sont pas propriétaire d’une maison, qui détiennent leurs économies uniquement sous forme d’argent liquide à la banque, si les prix doubles, leur argent à la banque, elle, ne doublera pas.

C’est donc dire qu’une mesure qui visait à éviter la pauvreté, l’accentue… Une telle compréhension, serait intéressante à appliquer aux mesures visant à faciliter l’accès à la propriété tel que le propose le PLC avec la création d’un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première habitation.

Augmenter l’argent disponible des acheteurs permettra-t-il d’acheter une maison plus facilement, ou cela ne fera qu’augmenter les prix?

Daniel Roy-Lamontagne, gradué en comptabilité et gestion du Cégep de Valleyfield, étudiant au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal
 

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