Vidéo - L'ancienne église Saint-Esprit sera démolie
La démolition de l'ancienne église Saint-Esprit s'est amorcée lundi. (Photo Journal Saint-François - Gaétan Prégent)
Huit ans après la célébration de la dernière messe, l’ancienne église Saint-Esprit tombe sous le pic des démolisseurs. Deux édifices, d’une capacité totale de 54 logements, prendront place sur le site de la rue Salaberry.
Andy Transport avait originalement acquis l’endroit avec l’objectif d’y construire 50 unités de condos. Le chantier n’a jamais réellement pris forme, prenant même le chemin des tribunaux avec la Ville.
À l’automne dernier, la Cour supérieure avait même dressé un échéancier. Celui-ci pouvait mener ultimement à la démolition de l’ancien lieu de culte au 18 mars.
Cependant, la compagnie 9283-5537 Québec Inc. a refilé la propriété au Groupe Firma qui lui, va de l’avant avec son projet.
«Il y aura deux édifices de 27 logements sur quatre étages, confirme Cathy Thibault, directrice des opérations de l’entreprise basée à L’Île-Perrot. On a hâte de commencer parce que le site n’est pas sécuritaire depuis quelques années. »
Les autorités avaient effectivement noté la présence de gens sur le site. La toiture avait levé d’un trait sous la force des vents il y a quelques années. Plusieurs vitraux ont été fracassés et les accès avaient été placardés.
Une compagnie spécialisée va gérer la démolition de l’édifice construit par l’architecte Pierre Dionne en 1957-58. Une opération qui devrait s’échelonner sur trois ou quatre semaines selon Mme Thibault.
Ce qui permettra à l’entrepreneur en construction Rocket Hammer d’amorcer la première phase de construction à l’automne. Celle-ci se dessinera par un premier bâtiment de 27 logements avec façade sur la rue Salaberry. Par la suite, un autre édifice sera érigé à l’arrière de façon perpendiculaire.
Cathy Thibault n’a pas dévoilé le montant de l’investissement, mais reconnaît que celui-ci est important. «Surtout avec l’augmentation des coûts de construction et avec le manque de main-d’œuvre, indique-t-elle. Mais la stabilité du personnel et des sous-traitants dans la compagnie nous permet d’aller de l’avant malgré tout. »
Un souvenir du chemin de croix
Le curé André Lafleur a célébré sa première messe à cet endroit il y a 35 ans. Il assistait à la démolition le 24 août et il a pu mettre la main sur un élément important. «Le chemin de croix est formé de 14 stations et j’ai pu récupérer la 12e, dit-il. Celle qui s’appelle "Jésus qui meurt sur la croix". Je trouvais cela significatif. Elle est tombée au sol sans se briser. Pour les autres, c’était impossible. »
La pièce sera conservée dans le patrimoine du diocèse.
Le curé Lafleur parle de l’architecte Pierre Dionne comme un génie. Il rappelle que les vitraux du côté ouest affichaient des couleurs qui étaient éblouis par la lueur du matin. Quant à ceux du côté opposé, plus sombres, ils incitaient au recueillement en fin de journée.
Il était triste de voir cette ancienne église être rayée du paysage campivallensien. «L’essentiel c’est de garder l’esprit de communauté pour se soutenir dans la joie comme dans la peine», philosophait André Lafleur.
La démolition de l'édifice devrait prendre entre trois semaines et un mois. (Photo Journal Saint-François - Gaétan Prégent)
La construction d'édifice multi-logements devrait débuter à l'automne. (Photo Journal Saint-François - Gaétan Prégent)