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Une vie consacrée au karaté pour Sensei Josée Guérin

le mercredi 31 mai 2023
Modifié à
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Un grand titre pour une grande femme qui veut maintenant préparer la relève et continuer à faire évoluer le karaté ici et ailleurs. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

Josée Guérin se considère privilégiée par la vie d’avoir rencontré sa passion dès l’âge de 8 ans et de pouvoir aujourd’hui, à 54 ans, continuer à pratiquer le karaté et même de pouvoir en vivre.

Sensei Josée Guérin est la propriétaire de Jodan Arts Martiaux à Salaberry-de-Valleyfield, une entreprise qu’elle a fondé en septembre 2001 et qu’elle mène à bout de bras pour pouvoir transmettre sa passion à d’autres amateurs de ce sport complet. « Je suis la propriétaire, mais j’ai des employés, des jeunes qui offrent un coup de main et des senseis qui donnent des cours. En tout nous sommes une douzaine et nous sommes occupés », explique celle qui travaille parfois jusqu’à sept jours par semaine selon les périodes de l’année.

Mais si elle a ouvert son propre dojo il y a 22 ans, c’est bien avant qu’elle a commencé à enseigner. Dès le milieu de l’adolescence, elle transmet ses connaissances. « À partir de l’âge de 15 ans, je donnais des cours à Beauharnois les mardis et jeudis, puis à Valleyfield les lundis et mercredis. Les choses ont bien changé depuis dans l’enseignement, ça a évolué, mais j’ai toujours autant de plaisir », lance celle qui considère ne jamais avoir à travailler puisqu’elle fait ce qu’elle aime le plus.

Des modèles dès l’enfance

C’est avec son père qu’elle commence à pratiquer le karaté puis avec différents entraîneurs jusqu’à l’âge de 12 ans. Elle rencontre alors Sensei André Raymond, un homme génial qui pave la voie à une carrière bien remplie. « Encore aujourd’hui je trouve important de transmettre des valeurs de respect à mes étudiants. Les arts martiaux c’est bénéfique pour le physique, pour le mental, pour tout le corps et l’esprit. J’ai des parents qui m’écrivent qu’après seulement un mois de cours, leur enfant est complètement différent. Plus concentré, il va mieux à l’école, il est discipliné, moins dissipé. Ils voient une différence et ça c’est important, c’est mon salaire », indique celle qui à son tour joue un rôle de modèle pour la nouvelle génération.

De bonnes habitudes de vie, prendre soin de soi, des autres, de ton kimono, le karaté est un style de vie, mais plus encore. « C’est un sport, c’est un art, je compare souvent ça à la musique. Tu as la note et tu en fais ce que tu veux. Tu peux jouer du rock, du jazz, de la batterie, du piano, de la guitare, c’est toi qui décide ce que tu fais de la note que tu as apprise », philosophe celle qui vient de recevoir un titre exceptionnel pour sa carrière qui se poursuit.

Kyoshi au sein du World Kobudo

Parmi les différentes fédérations de karaté, on retrouve le Kobudo et c’est au sein de celle-ci qu’œuvre Josée Guérin. Récemment, à Lévis, au début mai, lors de la convention mondiale qui se tient tous les deux ans, elle a reçu le titre de Kyoshi, un grade de sensei exceptionnel, offert aux senseis de haut niveau qui font un travail exceptionnel.

(Photo tirée de Facebook)

« J’avais reçu mon grade de 7e dan en Grèce en 2018 et je ne m’attendais pas à recevoir ce titre de professeur. Tu ne le demandes pas, ils observent ton travail, ils voient ce que tu apportes à ton sport et c’est un honneur qui arrive », conclut celle qui est la 6e ou 7e femme au monde à recevoir ce titre prestigieux sur la planète. Elle serait la seule québécoise à détenir cette marque au sein du Kobudo.