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Une étudiante convainc

le jeudi 27 mai 2021
Modifié à 10 h 34 min le 27 mai 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Dans le cadre de son cours de français, Béatrice Hochwald-Pagé a décidé de sensibiliser son école aux difficultés de l’approvisionnement en eau potable en Afrique. Avec conviction et persuasion, elle a su monter une campagne qui permettra d’envoyer de nombreux équipements pour traiter l’eau sur ce continent.  

Depuis qu’elle est jeune, l’adolescente est sensibilisée sur le partage et l’aide humanitaire. «Mes parents nous ont toujours encouragés, mon frère et moi, à donner dans le temps de Noël, explique Béatrice. Pour compenser le fait que l’on recevait des cadeaux. À partir du catalogue de l’Unicef, on choisissait des items. Ça a commencé avec des plats d’arachides et des moustiquaires. »

Celle qui se retrouve dans le Programme d’études internationales à l’École de la Baie-Saint-François avait toujours eu le souhait d’expédier une pompe à eau en Afrique. L’item le plus cher du catalogue. À 500 $.

Dans le cadre de son cours de français, elle devait exposer une problématique à l’échelle mondiale à ses confrères de classe. «Les élèves devaient faire du bénévolat, mais la pandémie les a empêchés d’aller vers les organismes, explique l’enseignante Johanne Poirier. Ça les a rapprochés de ce qu’est le PEI à la base. Par leur travail, ils avaient des objectifs à rencontrer. Celui de Béatrice était de mettre sur pied un projet de bénévolat. »

664 personnes aidées

L’étudiante désirait réunir 500 $ pour faire l’achat d’une pompe. L’équivalant de 0,10 $ par personne à l’école. Béatrice a présenté une vidéo à l’ensemble de la communauté scolaire à l’occasion du Méli-mémo quotidien.

Même si l’idée était bonne, le contexte était difficile. Ainsi, elle a pu compter sur des bénévoles pour faire le tour des locaux de classe, lorsque les étudiants étaient présents. «On a présenté le tout comme le fait de donner son petit change, indique Daniel Hébert, coordonnateur du PEI. Les gens n’ont pas été très sollicités dans la dernière année en raison de la pandémie. Ils pouvaient contribuer à un projet différent. On a donc trouvé des dates et compté l’argent en la désinfectant. » Au-delà de la monnaie, plusieurs billets sont venus gonfler la cagnotte.

Un projet ambitieux, souligne l’enseignante. Mais Mme Poirier assure que son étudiante s’est démarquée dans son travail. «Au départ, je me demandais dans quoi elle s’embarquait, souligne-t-elle. Elle a suivi tout le processus. Je connais Béatrice et elle a bien présenté son projet alors on l’a supportée dans son idée. »

La participation a été au-delà des espérances de Béatrice. Ce sont 1327 $ qui ont été recueillis. Ce qui permettra à Béatrice de faire parvenir deux pompes à eau, une toilette, des comprimés de purification d’eau et un ensemble de produits de purification d’eau. Au total, 664 Africains bénéficieront des efforts orchestrés par Béatrice.

S’ouvrir les yeux

L’étudiante croit que la situation qu’elle a présentée a peut-être choqué les gens. Leur ont aussi ouvert les yeux sur une réalité inconnue. Surtout qu’au Québec, l’eau coule au bout du robinet. Tandis qu’en Afrique, la source potable peut se trouver à bonne distance.

 «J’ai eu confiance en l’humanité, dit-elle. Que les gens allaient participer d’eux-mêmes. Ils veulent agir. La campagne a été le point de départ qui a incité les gens à participer. J’ai réussi à démontrer que tous ensemble, on peut faire quelque chose de gros. »