Santé
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Une contravention de stationnement difficile à digérer à l’hôpital

le jeudi 11 juin 2020
Modifié à 13 h 34 min le 11 juin 2020
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Une publication sur Facebook a alerté des milliers d’utilisateurs concernant une contravention émise à une employée du domaine de la santé à l’Hôpital du Suroît. La personne déplorait avoir reçu une amende de 78 $ pour un stationnement jugé illégal. « Parce que les employés de nuit stationnent dans la première partie, qui est plus près plutôt que dans la 2e partie au fond, sombre et sans surveillance dans la majorité du temps », écrit cette personne. Elle juge qu’on en profite pour se remplir les poches du côté des autorités. Que la situation devrait être réévaluée. Ainsi, les anges gardiens de la santé et des centaines d’internautes jugent qu’actuellement les conditions de travail sont déjà assez difficiles pour ne pas en ajouter sur le dos de ceux qui travaillent pour sauver des vies.

Le CISSSMO avait déjà averti

Du côté de direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest, on explique avoir déjà averti les employés des conséquences possibles à ne pas respecter les emplacements. « Afin d’assurer l’accessibilité et la disponibilité des espaces de stationnements pour la clientèle, des espaces sont réservés aux usagers, visiteurs et bénévoles dans la première partie du stationnement de l’Hôpital du Suroît. Les espaces réservés sont bien indiqués » lance dans un premier temps Mélissa Gilbert, agente d’information aux communications externes. « Le CISSS de la Montérégie-Ouest tient à offrir un environnement sécuritaire à ses employés. Depuis l’hiver, la sécurité dans le stationnement de l’Hôpital du Suroît a été rehaussée. Un agent de sécurité effectue de la surveillance dans le stationnement lors du changement de quart de travail de nuit. Soit jusqu’à minuit trente. Les rondes de travail sont organisées de façon à ce que les agents soient le plus présent possible dans le stationnement. Pour des raisons de sécurité, nous suggérons tout de même aux personnes de sortir en même temps qu’un collègue ou de demander d’être accompagné par un agent de sécurité disponible pour être escorté jusqu’à son véhicule », avise l’agente d’information. « Au cours des dernières semaines, plus d’une dizaine de plaintes d’usagers ont été déposées. Elles adressent le fait qu’ils n’avaient pas d’espaces visiteurs disponibles à l’Hôpital du Suroît. Car elles étaient occupées par les détenteurs de vignettes. Plusieurs avertissements ont été émis aux employés stationnés dans la mauvaise zone afin de leur rappeler les directives. Depuis le début de la semaine, des constats d’infraction sont remis aux personnes qui ne respectent toujours pas les directives », conclut Mélissa Gilbert.

La Ville n’y peut rien

Appelée à commenter la situation, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a émis une réponse qui explique ne rien pouvoir y faire. « Nos employés municipaux n’ont rien à voir avec cette situation. Le CISSSMO peut donner des contraventions reconnues par la Ville. Toutefois, c’est leur organisation qui établit leur propre règlement de stationnement. C’est la firme qu’il embauche (SPAQ) qui a le mandat de donner les contraventions. Les plaintes doivent donc être dirigées vers le CISSSMO. Et si le CISSSMO a obtenu ce pouvoir, c’est parce qu’il s’agit de la seule façon que l’organisation peut détenir la gestion de son stationnement. Autrement, n’importe qui pourrait occuper le stationnement n’importe quand et n’importe comment, sans conséquence. Donc le CISSSMO fait son règlement et décide de son application », lance-t-on.

Le syndicat entend décrier

Simon Beaulieu est le président du syndicat qui représente plus de 4000 membres du CISSSMO. Dans 135 installations. « Nous trouvons inconcevable que les supposés anges gardiens reçoivent des contraventions pendant qu’ils donnent des soins à la population », réagit-il dans un premier temps. Il ajoute qu’une note de service ayant été envoyée aux employés en décembre faisait état d’une situation problématique. Une employée travaillant de soir a été suivie par un inconnu jusqu’à son véhicule. Dans le stationnement de l’Hôpital du Suroît. Après son quart de travail. D’où l’inquiétude légitime des employées. « Nous avions demandé un transport et plus de sécurité. La construction actuelle fait en sorte de repousser très loin les cases disponibles. » Quant aux contraventions émises, il sera difficile de contester. « Pour le syndicat entre autres. Mais ce sera un recours civil. Ainsi, nous allons faire des représentations et le décrier. Demander au CISSSMO de suspendre l’émission de contraventions. Et pour celles déjà émises, ce serait le procureur de la Ville qui pourrait les annuler », conclut Simon Beaulieu du SCFP. À lire relativement à ce sujet : Des travaux modifient les cases de stationnement.