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Toyota Avalon 2019 : plus jeune que jamais

le vendredi 30 août 2019
Modifié à 4 h 01 min le 02 septembre 2019
Le Guide de l'Auto Article par Michel Deslauriers

Longtemps considérée comme une grande berline spacieuse et indestructible, mais plate à mourir, l’Avalon a subi toute une transformation.

La génération précédente était honnêtement un peu plus affûtée et contemporaine qu’auparavant, mais cette Avalon fraîchement redessinée semble avoir délaissé les pantalons en tweed et les bretelles pour un ensemble d’entraînement Adidas.

Que s’est-il passé? Eh bien, Toyota a figuré qu’il devait infuser plus de caractère et de style à sa gamme de voitures, et l’actuelle génération de la Toyota Camry en est le parfait exemple. L’Avalon suit tout simplement la tendance, avec une apparence résolument plus sportive et une dynamique de conduite rehaussée.

Cependant, est-il trop tard?

Le segment des berlines pleine grandeur rétrécit à un rythme alarmant. Après le millésime 2019, les Chevrolet Impala, Buick LaCrosse, Ford Taurus et Kia Cadenza prendront toutes leur retraite, réduisant la concurrence de l’Avalon à la nouvelle Volkswagen Arteon, la Nissan Maxima ainsi que les cousines archaïques Dodge Charger et Chrysler 300. Après la première moitié de 2019, les ventes de l’Avalon avaient chuté de 17% par rapport à l’année précédente. Ce n’est pas trop bon pour une voiture qui vient tout juste d’être redessinée.

Au Canada, deux déclinaisons sont offertes, soit la sportive XSE et la luxueuse Limited. Les deux sont équipées d’un V6 de 3,5 litres développant 301 chevaux et un couple de 267 livres-pied, acheminent le tout aux roues avant par l’entremise d’une boîte automatique à huit rapports. À plein régime, l’Avalon émet un grognement agréable, jusqu’à ce que l’on réalise que la variante XSE inclut un générateur de sonorité artificielle. La Charger R/T doit trouver ça bien drôle.

En revanche, cette grande berline est amusante à conduire, et grâce à sa nouvelle plate-forme très rigide, elle n’a pas peur de se faire bardasser sur les routes sinueuses. Oh, elle n’a rien d’une BMW Série 5 ou d’une Dodge à moteur HEMI citée plus tôt, mais il y a un monde de différence entre cette Avalon et ses devancières.

La cote mixte ville/route est fixée à 9,4 L/100 km, et nous avons complété notre essai avec une moyenne de 9,9 L/100 km. Pas si mal.

La XSE est jolie avec ses proportions athlétiques, sa ligne de toit abaissée et sa calandre massive prête à mordre le postérieur de la Maxima. C’est largement esthétique, puisque seule une petite portion de ladite grille est fonctionnelle. La partie arrière est tout aussi artistique, rehaussée de quatre embouts d’échappement, et en général, les garnitures chromées sur la XSE se limitent à une mince bande autour des vitres latérales. Si le design de la Camry XSE semble surchargé, celui de cette Avalon est mieux réussi.

Dans l’habitacle, on retrouve un mélange de similisuède et de similicuir sur les sièges, des coutures contrastantes rouges et des pédales en alliage pour s’agencer avec le côté sportif de la voiture. Le design du tableau de bord est épuré et symétrique, contrairement à celui de la génération précédente, alors que la finition et la qualité d’assemblage sont une coche en dessous de celles de la Lexus ES – la cousine mécanique de l’Avalon.

Un écran tactile de 9,0 pouces figure de série dans la Toyota Avalon 2019, tout comme une chaîne JBL à 14 haut-parleurs, SiriusXM, quatre ports USB, une recharge par induction et une intégration Apple CarPlay. Désolé, pas d’Android Auto pour le moment. L’Avalon 2020 sera bientôt en vente, et la version XSE devra se contenter d’une chaîne à huit haut-parleurs, donc l’édition 2019 sera plus intéressante pour les mélomanes.

L’interface Entune 3.0 de Toyota fonctionne raisonnablement bien, néanmoins ce n’est pas le système le plus convivial sur le marché. Au moins l’écran est gros, facilitant le pitonnage à l’écran. La XSE n’inclut pas de système de navigation – on peut tout de même télécharger l’appli Scout GPS et l’afficher à l’écran –, mais la Limited, oui.

L’Avalon est peut-être grosse de l’extérieur, son habitacle n’est pas des plus logeables. Le problème, c’est un manque d’espace pour la tête à cause de la ligne de toit, ce qui nous oblige à accentuer l’angle du dossier des sièges, ce qui ne plaira pas à tous. Deux adultes voyageront en confort à l’arrière, essayer par contre d’asseoir trois personnes sur la banquette sera optimiste. Autrement dit, on ne peut pas choisir une Avalon pour obtenir plus d’espace intérieur que dans la Camry, puisque ce n’est pas nécessairement le cas. Toutefois, le coffre est immense : 456 litres.

Le prix de l’Avalon XSE débute à 42 790 $ avant les frais de transport et de préparation, alors que la Limited à 47 790 $ ajoute un volant chauffant, des sièges avant ventilés et arrière chauffants, des boiseries, un affichage tête haute, un système de caméras à 360 degrés, une colonne de direction à réglage électrique, une sellerie en cuir semi-aniline et plus. On opterait pour la XSE, puisqu’elle est à peine quelques milliers de dollars de plus qu’une Camry XSE V6, et la version Limited est plus chère qu’une Lexus ES 350 de base, qui jouit d’une garantie plus longue – et, évidemment, d’un écusson Lexus.

On choisirait aussi une Avalon avant une Maxima, une Charger ou une 300, puisqu’elle profite d’une meilleure réputation de fiabilité et d’une meilleure valeur de revente. Toutefois, la Toyota n’est pas aussi belle ou talentueuse que l’Arteon – que nous aimons beaucoup également.