CN : une réglementation en jeu pour son interchangeant

Daniel Graham est un spécialiste en transbordement ferroviaire. Il s’inquiète des récents mouvements du CN. « C’est surprenant. Ça me dépasse que le CN ait été vendu pour une bouchée de pain. Ce qui fait que de plus en plus, le CN va vouloir se défaire de ses lignes les moins rentables », s’étonne le septuagénaire, propriétaire de Les élévateurs Debeaujeu. Il pourrait être affecté par la décision du CN de se départir du secteur desservant Soulanges. Mais dans une moindre mesure. « J’utilise le CN évidemment, mais je suis sur la ligne du CP. La chose qui pourrait affecter grandement, c’est l’interchangeant. Je suis à la jonction des deux lignes. Si la réglementation change ou a déjà été modifiée au fil des ans, je ne pourrai plus agir de la même manière. Les coûts seront grandement augmentés et mes clients devront absorber ce surplus monétaire volumineux. La donne sera modifiée », explique Daniel Graham qui travaille dans le domaine depuis de nombreuses décennies.

Abandon de la portion marchandise

Celui qui voit 550 wagons passer sur son domaine annuellement craint que le CN n’abandonne la portion marchandise. « Ce sera maintenant à Taschereau, à Montréal. Il va y avoir une augmentation des coûts. C’est assuré. Mais je suis encore plus inquiet pour d’autres producteurs qui sont à Coteau, Alexandria, Hawkesbury et L’Orignal. Ils seront mal pris », complète celui qui manutentionne de l’orge, près de 22 000 tonnes par année, et de la viande en poudre, notamment. Il reçoit la marchandise produite par d’autres agriculteurs, qu’il redistribue ensuite à d’autres producteurs. « Il y a bien des rumeurs qui circulent, concernant une autre compagnie qui pourrait se porter acquéreur des voies. Mais rien n’est assuré et nous espérons avoir des réponses à nos nombreuses questions bientôt », conclut-il. Une rencontre en ce sens a été proposée par le CN aux intervenants dans le dossier.