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Santé

Pharmaciens en établissements de santé : un manque de 18 %

le mardi 23 février 2021
Modifié à 12 h 07 min le 23 février 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le manque de pharmaciens d’établissements continue d’affecter lourdement la Montérégie. Selon les résultats de la dernière enquête annuelle de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), la région enregistrait un taux de pénurie de pas moins de 18 %. L’A.P.E.S. réclame des actions rapides afin de résorber la situation et d’éviter des conséquences trop importantes sur les soins et services à la population. Au 1er avril 2020, 26 postes de pharmaciens en équivalent temps complet (ETC) étaient non comblés sur un total de 142 postes dans les établissements de santé de la Montérégie. Ces derniers ont d’ailleurs eu recours aux services de pharmaciens dépanneurs pendant 340 jours entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020.

C’est ainsi partout au Québec

À l’échelle du Québec, un poste de pharmaciens d’établissements sur cinq (19 %) était non comblé. L’enquête annuelle 2020 a révélé 286 postes non comblés en ETC et 5503 jours de dépannage. Considérant la période couverte, les données ne permettent d’ailleurs pas d’évaluer les effets de la pandémie de COVID-19, qui a possiblement aggravé la situation. « Nous sommes arrivés à un point où la pénurie nuit à la couverture de soins pharmaceutiques offerte aux patients hospitalisés, ambulatoires et hébergés en CHSLD. Or, dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des problèmes de santé aigus et chroniques, un établissement de santé doit pouvoir compter sur un nombre suffisant de pharmaciens. En tant qu’experts des médicaments, ceux-ci doivent faire partie plus systématiquement des équipes de soins, dans une logique d’interdisciplinarité », a déclaré le président de l’A.P.E.S., François Paradis.

Conséquences graves

Outre la découverture de secteurs importants, tels que l’urgence et les CHSLD, l’insuffisance de soins pharmaceutiques en établissement de santé a plusieurs conséquences négatives. On note l’augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux. Il y a aussi l’allongement de la durée moyenne des hospitalisations, ainsi que des risques d’effets indésirables et d’interactions. Il est question également des retours à l’urgence et des réhospitalisations (syndrome des portes tournantes); d’une diminution de la qualité de vie des patients; ainsi que des coûts supplémentaires pour le système de santé.