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Économie

Les délais du fédéral risquent d'affecter certains pomiculteurs

le lundi 31 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 31 août 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Certains pomiculteurs du Haut Saint-Laurent risquent d'enregistrer des pertes importantes en raison des délais occasionnés par Citoyenneté et Immigration Canada dans le traitement des demandes de permis des travailleurs étrangers.

Les délais, qui sont passés de 7 à 14 semaines, font en sorte que certains travailleurs provenant d'Amérique centrale seront autorisés à la cueillette seulement vers la mi-octobre.

Selon Mario Bourdeau, président du syndicat régional de producteurs de pommes, une trentaine de pomiculteurs ont recours aux travailleurs étrangers dans la région qui s'étend de Vaudreuil-Soulanges jusque dans le secteur d'Hemmingford.

«Dans deux semaines, la situation risque de devenir critique si jamais les pomiculteurs n'ont pas tous les travailleurs requis. Sur la fin de l'été, on parvient à combler la tâche avec nos employés, mais pour la grosse saison (septembre-octobre), ça prend plus de gens», affirme M. Bourdeau.

Aux vergers POMI, de Saint-Antoine-Abbé/Franklin, l'entreprise emploie habituellement 22 travailleurs étrangers, mais neuf travailleurs n'ont toujours pas obtenu leur permis, soit près de la moitié.

«Habituellement, on forme deux équipes de travailleurs étrangers et une de Québécois, raconte Josiane Brault-Lussier. Comme c'est là, on aura une seule équipe de travailleurs étrangers, alors qu'on a pu embaucher un seul Québécois. La situation est vraiment critique et notre récolte pourrait subir des pertes de 30 % à 40 %.»

Aux Vergers Mckenzie, on a pu compter sur une dizaine de travailleurs déjà embauchés depuis juin pour la récolte des bleuets, explique Jeanne Mckenzie. Toutefois, l'entreprise a choisi de regarder vers des agences de main-d'œuvre pour tenter de recruter au moins six autres travailleurs pour la cueillette des pommes, en raison des délais gouvernementaux.

Le problème de recrutement de main-d'œuvre locale est également constaté chez plusieurs autres producteurs de la région, notamment aux Vergers Rockburn. «C'est sûr que ça a un effet négatif pour les pomiculteurs, il n'y a personne pour faire le travail, et pour la récolte c'est pire, parce qu'il n'y a personne pour récolter les pommes, après avoir mis tant d'efforts et d'argent à les produire toute l'année», note Laurie Ann Prevost.

Les pressions exercées la semaine dernière auprès du ministre d'État, Petite entreprise, Tourisme et Agriculture, Maxime Bernier, aurait eu l'effet d'accélérer la cadence, selon certaines sources.