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Le député et la Ville à couteaux tirés sur le boulevard Langlois

le mercredi 26 juin 2019
Modifié à 10 h 43 min le 26 juin 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Bien que le député Claude Reid répète vouloir essayer de faire bouger les choses, les élus et nombreux intervenants ne semblent pas en mesure de se rencontrer pour discuter de l’enjeu. La dense circulation sur le boulevard Monseigneur-Langlois soulève les passions. Mais les actions et les décisions semblent venir aussi lentement qu’un poids lourd circulant à l’heure de pointe. Études, projet-pilote, consultations semblent se multiplier depuis des années. Mais les véritables actions sont loin de faire le consensus. Récemment, le député de Beauharnois a fait parvenir une lettre au maire de Valleyfield et aux membres de son conseil. Il disait être conscient que la circulation des camions lourds représente un obstacle majeur à la fluidité de la circulation. Il ajoute savoir que ça nuit au développement de la région. Particulièrement pour les commerces de détail situés sur cette artère importante. Désirant investir des efforts pour trouver une solution durable, il semblait tendre la main au maire pour répondre aux demandes des citoyens. « Sauf que je demandais un plan d’aménagement pour ce qui s’en vient dans le développement urbain. Ça va m’aider à bâtir un dossier. Et au conseil, ils ont mal interprété ma main tendue et ils ont déposé une résolution pour autoriser seulement la circulation locale. J’ai été surpris. Parce que je veux une solution durable. Pas une fin. Je désire trouver les moyens que nous pouvons mettre en place pour y parvenir », a lancé le député lors du dépôt de son bilan trimestriel.

Une résolution qui fait réagir

Sur les réseaux sociaux, à la Chambre de commerce, au bureau du député, au sein de la communauté, la résolution de la Ville a fait réagir. Rappelons qu’à la séance du 18 juin, dans une résolution adoptée à l’unanimité, le conseil municipal de Salaberry-de-Valleyfield demande au ministère des Transports de restreindre à la circulation locale le trafic lourd qui emprunte le boulevard Langlois. Par cette résolution, la Ville émet une position claire visant à solutionner la problématique vécue depuis le parachèvement de l’autoroute 30 et la mise en activité du poste de péage au nord du pont Serge-Marcil. Dès le lendemain, la rixe s’est soulevée sur les réseaux sociaux alors que des camionneurs ont traité les Campivallensiens d’ignorants. Du côté de la Chambre de commerce, on s’est réjoui. « La mission principale de la chambre de commerce et d’industrie est de représenter entre autres, les commerces de la région dont ceux directement touchés par le capharnaüm du boulevard Monseigneur-Langlois. Donc, il est tout à fait logique que la chambre de commerce et d’industrie voie, tout comme la ville, ce dossier comme étant prioritaire pour ses membres. Comme le maire de Salaberry-de-Valleyfield explique, “Ce passage ne doit pas devenir une voie de contournement pour éviter le péage”. Dans cette optique, la chambre de commerce et d’industrie de Beauharnois-Valleyfield-Haut-Saint-Laurent est très enchantée des développements sur ce dossier et souhaite collaborer avec la Ville de Salaberry-de-Valleyfield dans la poursuite de cet important dossier », a dit le président Patrick Loiselle, dans une missive obtenue par certains médias.

Une mauvaise interprétation

Or le député la Coalition avenir Québec semble être réticent envers cette résolution. « Cette résolution et le processus entourant son adoption m’ont grandement déçu, non pas sur l’objectif poursuivi, mais par ce qui est absent du libellé de cette résolution », lance-t-il dans une lettre envoyée au maire Lemieux. Cependant il tend la main aux intervenants pour une rencontre urgente. « J’espère que nous n’attendrons pas 30 ans. Je veux que nous travaillions ensemble pour trouver des solutions. C’est fini le temps des consultations. Nous devons passer à l’action. Ça fait partie des enjeux de mon actuel mandat », a-t-il conclu. En ce sens, plusieurs croient qu’une rencontre urgente entre le maire, le député, les représentants de la Chambre de commerce et des décideurs au ministère des Transports doit se tenir. Exit les communications par lettres et médias interposés. Une rencontre en personne pourrait faire avancer l’épineux dossier. Plus facilement qu’un automobiliste désirant circuler sur Langlois pour accéder à un commerce.