L’aide à mourir a quadruplé dans la région depuis 5 ans
L’aide médicale à mourir a été accordée à 207 personnes l’an dernier en Montérégie-Ouest. Une croissance de plus de 431% depuis la mise en place de ce programme, en 2018.
Selon les chiffres obtenus auprès du CISSS de la Montérégie-Ouest, l’aide médicale à mourir a connu une progression constante depuis 2018, passant de 39 en 2018-2019 à 61 (2019-2020), 98 (2020-2021), 158 (2021-2022) et 207 dossiers en 2022-2023.
Incidemment, la hausse des demandes pour l’obtention de l’aide médicale à mourir a incité davantage de médecins à prodiguer ces soins. Dans les établissements du CISSSMO, on comptabilisait 20 médecins qui administraient ces soins en 2021-2022, un chiffre qui a doublé en 2022-2023.
Dans la région du Suroît, 8 médecins offraient l’aide médicale à mourir en 2021. En 2023, ils sont plus de 15.
Mourir en paix
L’aide médicale à mourir est un soin faisant partie des soins de fin de vie et est souvent conjuguée aux soins palliatifs. Mais la mort en soins palliatifs n’est pas toujours paisible ou digne, alors que ce passage par l’entremise de l’aide médicale à mourir l’est toujours, paisible et digne, a rappelé la directrice de la Fondation de l’Hôpital du Suroît, Michèle Cyr-Lemieux, à l’occasion du radiothon de Noël, le 14 décembre dernier.
«Ce type de soins est extrêmement balisé par la loi. Les médecins traitants suivent des critères stricts et sont épaulés par des algorithmes complexes permettant de prédire l’échéancier de la mort raisonnablement prévisible.»
L’aide médicale à mourir demeure un choix consenti par le patient, prodigué au moment choisi par celui-ci et en présence des personnes significatives pour lui.
Elle peut être prodiguée au domicile du patient, dans un centre ou maison de soins palliatifs. Mais si ces options ne sont pas possibles, elle peut être offerte à l’Hôpital du Suroît.
Une chambre dédiée à l’AMM
D’ailleurs, en raison de la hausse de la demande pour l’aide médicale à mourir dans la région, la Fondation de l’Hôpital du Suroît projette d’ouvrir une chambre dédiée à cet effet à l’intérieur de l’hôpital.
«Une chambre confortable pour le patient et la famille, un lieu où le brouhaha de l’Hôpital ne s’entendrait pas, où la musique serait douce en tout temps, où le médecin, l’infirmière, le pharmacien pourraient se coordonner facilement bref, un lieu où le temps pourrait se suspendre un instant », explique la directrice générale.
La Fondation demande le soutien des contributeurs pour ce projet dont le coût d’aménagement représente plus de 10 000 $.