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Aide médicale à mourir: «Je crois que c’était la bonne solution»

le mercredi 21 février 2024
Modifié à 13 h 04 min le 22 février 2024
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Martin Lajeunesse a tenu la main de son père Christian Audette jusqu’à son dernier soupir. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)

« C’est sûr que j’aurais aimé garder mon père avec nous plus longtemps, mais devant la douleur qu’il éprouvait, je crois que c’était la bonne solution », conclut Martin Lajeunesse, dont le père a eu recours à l’aide médicale à mourir le 1er décembre.

Tout s’est pourtant déroulé tellement vite pour les proches de Christian Audette, frappé par un cancer fulgurant à l’âge de 57 ans.

Son fils Martin raconte que le paysagiste avait décidé de se rendre à l’hôpital en raison de crampes et de douleurs au ventre. D’abord traité pour la maladie de Crohn, le verdict a rapidement évolué vers un cancer du pancréas, qui s’est ensuite répandu au foie, à l’estomac.

Le quinquagénaire qui s’était donné une espérance de vie d’au moins une année pour préparer sa sortie a cependant vu celle-ci réduite à deux semaines.

«Il a été hospitalisé durant une semaine, il m’a texté pour m’informer que les nouvelles ne semblaient pas trop positives, raconte l’étudiant de 20 ans. Quand je suis allé le voir chez lui, il était couché dans son lit, lui qui était pourtant un gars super énergique. (Jusque-là) il était au meilleur de sa forme, il s’était pris en main, avait commencé à faire du sport et avait perdu une bonne centaine de livres. Mais là, sa voix n’était plus la même, il avait peine à se lever de son lit. »  

Martin Lajeunesse raconte que son père a opté pour l’aide médicale à mourir en raison de la douleur que la maladie lui causait. «Il ne voulait pas souffrir. Juste de recevoir de la visite 2 heures par jour l’épuisait. Il voulait partir entouré de ses proches.»

Un mélange d’émotions

C’est à son domicile que Christian Audette a choisi de quitter ce monde, entouré d’une dizaine de ses proches, dont ses trois fils, d’une infirmière et du médecin qui a procédé aux injections fatales.

«Il voulait que ça se fasse dans le calme. Mais ça a donné lieu à un mélange d’émotions. Mon père était sarcastique, il aimait bien faire des blagues. On riait, on pleurait, mais l’ambiance était juste correcte, on n’aurait pas pu demander mieux», témoigne son fils.

C’est dans ce contexte que la vie a quitté Christian Audette. « Je lui tenais la main, plus le médicament faisait effet, plus je sentais sa main de moins en moins ferme.»

Son décès inattendu a causé une onde de choc tant pour ses proches que pour ses amis et collègues de travail.