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Il ne faut pas seulement pointer l’agriculture pour expliquer la mort des abeilles

le vendredi 06 mai 2022
Modifié à 14 h 34 min le 06 mai 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Sylvain Gascon, conscient que ses champs attirent moins les pollinisateurs a aménagé des bandes fleuries de plantes mellifères, ce qui enchante les abeilles qui voyagent de 3 à 4 kilomètres pour s’y nourrir. (Photo Journal Saint-François – Gracieuseté)

Sylvain Gascon privilégie la communication quand il est temps de pointer du doigt agriculteurs et apiculteurs dans les plus récents épisodes de pertes de ruches à l’issue d’un hiver difficile et d’un printemps tardif.

« C’est difficile de faire la part des choses pour tout le monde. Il faut cesser d’accuser les autres et de regarder ce qu’on fait. Quand on a des abeilles, il faut parler aux agriculteurs autour afin de les avertir qu’il y a des ruches à proximité. On comprend qu’il y a de l’épandage de produits, mais on ne peut empêcher l’agriculture », lance l’agriculteur de Saint-Anicet, qui évoque un sujet plutôt délicat.

Il croit à un partage du territoire qui serait profitable pour tous. « Du côté des agriculteurs, on peut aider en implantant, par exemple, des bandes fleuries de plantes mellifères. C’est vrai qu’avant, on avait de quoi nourrir les pollinisateurs et qu’il y en a moins aujourd’hui, mais il est possible de s’entraider », affirme celui qui croit également que les abeilles sont fragilisées.

Sylvain Gascon, conscient que ses champs attirent moins les pollinisateurs a aménagé des bandes fleuries de plantes mellifères, ce qui enchante les abeilles qui voyagent de 3 à 4 kilomètres pour s’y nourrir. (Photo Journal Saint-François – Gracieuseté)

Des hivers froids

« Les abeilles à miel, c’est très difficile et c’est délicat, on s’entend. Il faut en prendre soin l’hiver, les abriter. Il faut les hydrater, leur offrir de quoi survivre », juge Sylvain Gascon qui a vu les agriculteurs s’emporter à la diffusion de récents articles sur les pertes des apiculteurs ce printemps.

« C’est surtout le passage pour dire qu’on étend du fongicide à l’automne. Ce n’est pas du fongicide, c’est plutôt un défoliant, qui aide à assécher les grains, mais même là, ce n’est pas populaire ici. On voit plutôt ça dans l’ouest alors qu’ils ont des centaines d’hectares et qu’ils veulent faire ça en même temps. Ici, à moins d’un champ planté tard, qui ne pousse pas égal, on ne voit pas ça », plaide-t-il.

Il croit aussi que de balader les ruches d’une région à une autre n’est pas une sinécure pour des insectes plutôt fragiles. « Je sais que c’est essentiel pour les agriculteurs qui ont des vergers, des bleuets, mais c’est difficile pour ces pollinisateurs », conclut Sylvain Gascon qui prône évidemment une planète plus en santé.
 

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