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Des propriétaires inquiets de la densification du centre-ville

le mardi 26 janvier 2021
Modifié à 15 h 10 min le 25 janvier 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Paul Picard et Marie Hélène Marcheterre, les propriétaires d’une maison presque centenaire sur la rue Saint-Jean-Baptiste à Salaberry-de-Valleyfield s’inquiètent de l’arrivée d’un immense projet immobilier dans leur voisinage. Pour eux, la hauteur des nouvelles tours d’habitation en voie d’être construites dans ce quartier historique, dénature l’endroit. « Nous soulevons une situation problématique concernant deux projets immobiliers contigus dans le quartier centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield. Le premier, une tour d’habitation de cinq étages pour retraités, est déjà en cours de construction sur un terrain vacant situé sur la rue Saint-Jean-Baptiste entre les rues Académie et Jacques-Cartier. Le second projet, impliquant la démolition d’une résidence pour personnes âgées afin de construire une deuxième tour d’habitation de six étages pour retraités, pourrait être approuvé et mis en branle incessamment », soulignent les signataires d’une missive envoyée aux autorités municipales.

Des autorisations accordées

En ce sens, la coordonnatrice du service de l’urbanisme et des permis, Nancy Derepentigny dit comprendre les préoccupations des citoyens quant aux transformations de leur milieu de vie. Mais elle avise que les règlements sont respectés. « Bien que ce tronçon de rue soit pittoresque, la propriété se trouve dans une zone de centre-ville. La hauteur permise est de deux à six étages, et ce depuis plus de 30 ans. Dans notre plan d’urbanisme, nous devons prévoir la densification de nos milieux urbains, et surtout de notre centre-ville puisque s’y trouvent tous les services. Cette obligation nous vient de la MRC et découle des orientations gouvernementales », explique-t-elle, avisant que sa réponse ne plaît sans doute pas au couple qui voit les tours détonner dans le décor. Elle ajoute que cette portion de la rue Saint-Jean-Baptiste, du côté nord, n’est pas assujettie au règlement de PIIA (plan d’implantation et d’intégration architecturale). « C’est pourquoi, lors d’une demande de permis nous ne pouvons refuser un style architectural plus contemporain », lance Nancy Derepentigny.

Trop tard dans un cas

Admettant qu’il est trop tard dans l’un des cas, Paul Picard espère que la construction de la deuxième tour restera effectivement au statut de projet. « Nous souhaitons seulement une perspective d’urbanisme harmonieux. Un urbanisme respectueux du caractère historique du quartier. Ces projets se trouvent à quelques mètres de deux bâtisses patrimoniales. L’Édifice Salaberry sis au 75 rue St-Jean-Baptiste et l’ancien Cercle Émard datant de 1901 au coin des rues Saint-Jean-Baptiste et Jacques-Cartier. Certes, nous redoutons la construction presque inéluctable d’une tour d’habitation moderne de six étages à quelques pas de notre maison de style American Foursquare de 1924-1925. Il serait non-pertinent de démolir une résidence pour personnes âgées bien intégrée afin d’en construire une nouvelle. L’architecture moderne ne s’harmonise pas avec les autres bâtiments historiques du quartier », mentionne-t-il. Il soulève aussi les possibles problématiques d’augmentation du trafic sur cette rue et la création probable d’îlots de chaleur. « C’est du respect. Ils ont coupé des arbres imposants. Qui abritaient la faune, des oiseaux. Et ça provoque d’autres problèmes », dit Paul Picard qui ne se dit pas contre le progrès. « Mais ça, je trouve que ça manque de vision », conclut-il.

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