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VIDÉO - Grève innovante et de courte durée dans les écoles primaires

le mercredi 14 avril 2021
Modifié à 8 h 40 min le 15 avril 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Sans contrat de travail depuis plus d’un an, les enseignantes ont décidé d’exercer mercredi matin leur droit de grève. Innovante et de courte durée, la manifestation se tenait jusqu’à 9 h 30 aux abords des écoles. « Les enseignants, exaspérés, épuisés et à bout de ressources, veulent exprimer leur ras-le-bol, mais ils ont voulu limiter les conséquences sur les élèves, tout en faisant pression sur les administrations scolaires. Nous voulons maintenant que le gouvernement entende le cri du cœur des enseignants. Ils ont besoin d’une démonstration claire que le gouvernement les soutient et les reconnaît dans leur tâche, parce qu’ils n’en peuvent plus de tenir l’école à bout de bras. Il faut que le gouvernement passe de la parole aux actes », a fait savoir Véronique Lefebvre, présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil.

Une revendication qui sert aussi les élèves

Rencontrée devant l’école Léopold-Carrière à Les Coteaux, la présidente n’a pas mâché ses mots à l’endroit des négociateurs. « C’est bloqué à la table depuis trop longtemps. Mais on apprend hier qu’à quelques heures de la grève, il y aurait peut-être eu des avancements. Coïncidence ? Je ne pense pas. Le mouvement aux tables se fait quand il y a la grève », croit celle qui persiste sur le fait que les enseignantes étaient heureuses de faire la grève mercredi. « Le centre de services scolaire a tenté de les empêcher pour des raisons frivoles. Notre droit de grève, nous y tenons, c’est le seul moyen que nous pouvons utiliser pour faire débloquer la négociation. » [caption id="attachment_97898" align="alignnone" width="444"]grève enseignantes Les enseignantes et enseignants du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil, qui travaillent dans les écoles primaires du Centre de services scolaire des Trois-Lacs, ont exercé leur droit de grève légale de courte durée, une première en éducation. (Photo: Journal Saint-François - Yanick Michaud)[/caption] Quant aux revendications, elle précise que plusieurs points se retrouvent au haut de la liste. Il en va ainsi des revendications salariales. « Les enseignantes du Québec sont les moins bien payées au Canada. Et de loin. Pourtant le premier ministre Legault nous avait promis plus. Mais encore là, ça ne bouge pas aux tables de négociations », plaide-t-elle.

Plus de soutien

Les enseignantes demandent également plus de soutien en début de carrière. « Il y a une pénurie parce que les jeunes commencent et se sentant abandonnées, elles laissent tout ça derrière elles. Il faut sentir un appui dès le début de la carrière. Et le salaire en fait évidemment partie. Il y a une énorme précarité », explique Véronique Lefebvre. Elle évoque aussi le soutien aux élèves. « Il y a un alourdissement de la tâche. Nous croulons sous le travail. On ne peut pas aider adéquatement nos élèves. On manque de professionnels. Il doit y avoir un ajout de services. Il faut compter sur une meilleure composition des classes, alléger la tâche », précise-t-elle, appuyée par des milliers de membres dans la grande région. [caption id="attachment_97896" align="alignnone" width="444"]grève enseignantes Devant l'école Edgard-Hébert de Valleyfield, on manifestait également pour de meilleures conditions. (Photo: Journal Saint-François - Yanick Michaud)[/caption] https://www.dailymotion.com/video/x80mmte