Gopal Ducharme trace le chemin à la prévention du suicide

Depuis deux ans, Gopal Ducharme marche pour la prévention du suicide. Une mission qu’il s’est donné pour faire en sorte que d’autres personnes n’aient pas à vivre de tels moments difficiles et puissent voir une lumière au bout du tunnel.

Résident de Salaberry-de-Valleyfield depuis 5 ans, Ducharme a grandi au sein d’une famille de six enfants à Saint-Augustin-de-Woburn, au sud du lac Mégantic. C’est de là que lui vient son amour de la nature, des grands espaces et de la montagne.

« Avec mes frères, on était toujours montés dans les arbres, raconte-t-il. Mon père nous amenait souvent à la montagne, la première que j’ai grimpée est le mont Bigelow » (dans le Maine, à 50 km au sud de la frontière).

Mais certains événements tragiques ont par la suite marqué le développement du jeune homme au fil des ans, alors que trois de ses proches ont décidé de s’enlever la vie.

« Pour moi, ça a été très difficile de gérer tout ça. Je n’ai pas eu le réflexe de demander de l’aide, j’ai tout simplement sombré dans les idées sombres et tout ce qui s’en suit. Ça m’a pris 15 ans à remonter la pente et être capable de m’en sortir »

L’exercice et le plein air, entre autres, ont permis à Gopal Ducharme de venir à bout de ses démons. Depuis 4 ans, il a mis en ligne sa page Facebook Les Accros au plein air, par laquelle il souhaite inciter les gens à profiter des grands espaces et leur faire découvrir les nombreuses montagnes du Québec.

Puis, il y a deux ans, est venue l’idée de poser un geste tangible pour la prévention du suicide, pour faire en sorte « que les gens ne passent pas par où je suis passé, pour qu’ils aillent chercher de l’aide le plus tôt possible pour ne pas rester dans leur bulle, car c’est à ce moment que tu risques de t’enfoncer encore davantage. »

Plus de 400 km de marche

Du 23 janvier au 5 février, Gopal Ducharme a marché quelque 400 km pour la prévention du suicide, pour recueillir de l’argent au profit de quatre centres de prévention du suicide, dont Le Tournant à Salaberry-de-Valleyfield.

Équipé d’une tente, de vêtements ultra-légers, un sac de couchage, matelas gonflable, de la nourriture pour 7 jours, d’un petit brûleur et 2 bonbonnes de gaz et d’un petit chaudron, il a parcouru diverses routes secondaires en direction de Sherbrooke, Victoriaville, puis jusqu’à Québec.

C’est sans compter le petit détour qu’il s’est permis du côté du Mont Ham, qu’il a escaladé à deux reprises, dit-il. « Les gens du Parc ont été formidables avec moi et m’ont permis de dormir dans leur chalet. »

Par contre, d’autres nuits passées sous la tente à -30 degrés Celsius l’ont fait se questionner sérieusement sur sa démarche. « Mais quand je me levais le lendemain matin, je me disais que cela n’était rien à côté d’une crise suicidaire. La vie comporte des hauts et des bas, il faut avoir la force de surmonter les épreuves… mais à la fin de ma marche, quand  j’ai aperçu le pont de Québec au loin, mon cœur s’est mis à battre très fort, j’ai vécu une grande satisfaction. »

Gopal Ducharme prévoit réaliser annuellement deux activités pour venir en aide à la prévention du suicide. La prochaine est prévue en juin prochain.