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Économie

Le Géant livrera son dernier hot-dog le 4 août

le mercredi 17 juillet 2019
Modifié à 15 h 24 min le 17 juillet 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Un autre monument régional va fermer ses portes quand le casse-croûte Le Géant servira son dernier hot-dog le 4 août. « C’était devenu inévitable avec la pénurie de main-d’œuvre. C’est la raison principale. J’ai de la difficulté à trouver des gens pour remplacer ceux qui sont là depuis des années. Ça me fait de la peine pour Raymonde Benjamin, ma gérante. Elle est ici depuis 40 ans. Imagine si elle tombe malade, ou elle quitte. Personne ne peut la remplacer. C’est comme Michel mon maître patatier », explique le propriétaire des huit dernières années, Pierre Derome. Il a acquis l’institution à l’aube des cinquante ans et a amélioré quelques petites choses dans l’intervalle. C’est d’ailleurs ce qui l’ébranle. « On a refait la salle à manger récemment. Ça aurait pu faire la file pour manger ici. Les gens adorent ça. Des gens viennent de Laval pour manger des hamburgers ici. L'important c'est d'avoir toujours donné une qualité exceptionnelle. Nous avons des fournisseurs locaux pour notre viande hachée. Nous prenons le fromage en grains Boivin pour nos poutines. C’est le meilleur au Québec », raconte-t-il.

Une décision qui brise le cœur

Pierre Derome qui a toujours été entrepreneur dans l’âme est peiné de la situation. « J’ai décidé de vendre, une offre a été faite et ça s’est réglé », dit celui qui prendra un peu de temps pour lui avant de chercher une nouvelle entreprise à diriger. « L’offre arrive et tu regardes les problèmes à opérer. C’est difficile d’engager, de remplacer mes gens. Alors il faut aller de l’avant », mentionne Pierre Derome qui a vu une légère baisse de fréquentation en raison des modes véganes et des médisances à propos de la malbouffe. Toutefois, les clients qui étaient fidèles sont déçus et peinés. « Ils venaient parce que c’était Le Géant. Il n’y en aura plus », admet celui qui n’a pas envisagé de déplacer son commerce. La fermeture définitive aura donc lieu le 4 août. On regarde actuellement pour faire un encan sur le matériel de cuisine, les accessoires et le mobilier, le 26 août. « Ce n’est pas encore certain, parce qu’il y a un acheteur qui m’a joint et ce n’est pas impossible que je vende en un seul lot, d’un seul coup », conclut l’homme, émotif. [caption id="attachment_67059" align="alignnone" width="444"]Géant devient Nissan Pierre Derome parle avec émotions de ses années comme propriétaire de l’endroit qui est devenu un monument à Valleyfield.[/caption]

Valleyfield Nissan prend de l’expansion

Quant au futur occupant du terrain, c’est Valleyfield Nissan qui a mis la main sur l’endroit fort bien situé. « En réalité, je n’ai pas sollicité pour l’acheter. J’ai su qu’il était à vendre. On a acheté », dit Richard Aitken, concessionnaire Nissan qui agrandira son emplacement de 26 000 pieds carrés. Il passe à 60 000 pieds carrés. « À la base, les plans, c’était de s’en aller sur Monseigneur-Langlois. Mais j’ai été étonné de voir que c’était à vendre. J’ai parlé à Nissan Canada et j’ai vendu l’idée de rester ici. Les gens connaissent l’emplacement de Valleyfield Nissan. Ils sont venus voir et ils ont vu que ça avait bien du bon sens. Nous avons fait l’offre d’achat qui a été acceptée. » Dès le 5 août, ils aménageront le terrain pour recevoir de l’inventaire qui est actuellement stationné dans un autre concessionnaire de la région. Le coin des boulevards Langlois et Hébert se disputera pour les concessionnaires de voitures japonaises avec la présence, également, de Honda. [caption id="attachment_67060" align="alignnone" width="444"]Géant devient Nissan Ainsi, le Géant sera démoli pour faire place à Valleyfield Nissan qui doublera presque sa surface au coin des boulevards Hébert et Monseigneur-Langlois.[/caption]