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Valoriser les métiers de la restauration

le mardi 11 septembre 2018
Modifié à 23 h 58 min le 11 septembre 2018
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

« Il faut intéresser les jeunes à étudier dans les métiers de la restauration. Nous ne formons pas assez de jeunes. Il faut valoriser les métiers de serveurs, de cuisiniers, de pâtissiers, de sommeliers », mentionne Paul Caccia, directeur général associé aux communications du développement des affaires de l’ITHQ. Pour lui, l’attrait doit être différent. « Il faut le dire aux jeunes que ce sont des métiers payants. C’est certain que si nous pouvions régler le partage des pourboires, ce serait un plus, mais ça demeure attirant », dit celui qui explique aussi la pénurie par un creux de vague démographique. « Il y a d’un côté une énorme baisse de natalité et une large couche de la population qui est à l’âge de la retraite. Il faut pallier en trouvant des moyens différents de faire les choses », explique Paul Caccia, évoquant par exemple les formations à distance. « Les nouvelles technologies nous permettent de le faire. Il y a moyen de faire des formations en ligne pour les grillades, les chocolateries, les pizzaiolos. Si nous pouvions former en ligne, nous pourrions nous adapter à la clientèle. En plus, ça permettrait aux gens des régions d’éviter de se déplacer dans la métropole. Parce que le boom se passe à Montréal, mais aussi dans les régions plus ou moins éloignées », évalue-t-il, indiquant du même coup l’augmentation de formations professionnelles afin d’injecter plus de gens dans le marché. Solutions efficaces et rapides Pour lui, de voir un restaurant devoir choisir entre un service du déjeuner ou du dîner en raison du manque de personnel, est très désolant. « L’industrie se mobilise pour trouver des pistes de solutions viables. Est-ce que ça passe par l’immigration ? Je pense que ça peut aider, mais de notre côté, nous devons aussi nous adapter. En offrant des formations courtes par exemple. Des cours qui permettraient de former des sous-chefs, des serveurs, des cuistots. Ça permettrait à des gens qui viennent s’installer ici, de rapidement percer le marché du travail. Après, s’ils veulent poursuivre leurs formations, ils auront le loisir de le faire et de gravir les échelons », conclut-il, concédant que ce ne sont pas tous les métiers de la restauration qui sont faciles. En ce sens, Patrick Lamothe du Willy’s à Valleyfield, confirme. « Notre cuisinier part à la retraite dans la prochaine année et nous aimerions former des gens, mais malgré toutes les démarches, les essais, nous ne trouvons pas. Ce n’est pas toujours facile », explique celui qui envisage de transformer physiquement la cuisine pour laisser plus d’espace aux cuisiniers. « Il faut qu’ils trouvent leurs repères. Sinon, nous allons diminuer le menu ou les heures, pour faire baisser la pression », ajoute celui qui n’a jamais vu une telle situation en 15 ans. « Je n’aurais jamais pensé manquer de gens pour servir mes clients. Ceux-ci sont toujours aussi nombreux et satisfaits, mais je dois faire des concessions sans vouloir mettre en péril mon restaurant ou la santé de mes employés », conclut-il.

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