Actualités
Décrocher

Fais comme l’oiseau

le mercredi 28 septembre 2022
Modifié à 14 h 16 min le 26 septembre 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

François Chevrier se passionne pour l’aviation depuis longtemps. (Photo Journal Saint-François : E.T.)

Voler représente le rêve ultime pour plusieurs. Près d’une cinquantaine d’appareils ont survolé le ciel dans la région samedi à l’occasion du 3e rendez-vous aérien de l’Aéro-club de Valleyfield. Une occasion unique de promouvoir cette passion... et un peu de rêve. 

«Quand le soleil se couche à travers les nuages, c’est comme le paradis, assure François Chevrier. L’aviation, c’est un plaisir unique. Les sensations en vol sont incomparables.»

Depuis plus de 30 ans, l’amateur de sensations fortes gonfle son adrénaline du haut des airs. «Je voulais tout faire ce que l’humain pouvait faire, prévient-il. Ça fait près de 40 ans que je vole et je ne suis pas tanné. J’en suis à mon quatrième avion.»

L’aviation réunit différents amateurs sur la piste. L’aspect de liberté, de légèreté ou une manière de voyager, chaque aviateur comble ses besoins. «Chaque pilote aime voler pour des raisons différentes, explique Jocelyne Laberge, secrétaire-trésorière de l’Aéro-club de Valleyfield. Souvent, on se donne un but; on va à Mont-Laurier pour la plage, à Sorel-Tracy pour manger une pizza. À Bromont, tu manges bien aussi. En avion, tu coupes la moitié du temps de voyagement par rapport à la route.»

Près d’une cinquantaine d’appareils ont survolé la région samedi à l’occasion du 3e rendez-vous aérien de l’Aéro-club de Valleyfield.  (Photo Journal Saint-François : E.T.)

Elle a aussi fait du camping sous l’aile lors d’un périple qui lui a fait voir neuf aéroports en sept jours.

C’est justement un volet que la MRC de Beauharnois-Salaberry tente de développer. L’aérotourisme gagne en popularité. Une entente permet aux pilotes de bénéficier d’un service de navette entre l’aéroport de Saint-Stanislas-de-Kostka et le centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield.

Samedi, un pilote de l’extérieur avait plié son vélo derrière le siège de son cockpit, afin de profiter du réseau cyclable régional.

Aux commandes

Jocelyne Laberge a rencontré son conjoint alors qu’ils étaient dans la vingtaine. Celui-ci caressait l’ambition de voler. Il observait les appareils alors que leur résidence était dans l’axe de vol vers l’aéroport Trudeau. Le mariage, l’hypothèque et les enfants ont repoussé le rêve, mais il a toute de même maintenu sa licence. Plus tard, il a demandé à sa conjointe de suivre la formation, pour prendre la relève si la situation le commandait.

«J’avais juste volé quelques fois avec lui à bord d’un avion loué et j’avais accepté pour lui faire plaisir, a avoué Mme Laberge. Au premier cours, je lui ai dit que je voulais ma licence. J’éprouve beaucoup de plaisir quand je suis dans le ciel. »

Différentes types d'appareils se retrouvent à l'aéroport. (Photo Journal Saint-François : E.T.)

Sa passion, elle essaie de la faire découvrir au grand public. L’Aéro-club de Valleyfield développe certaines initiatives afin de faire connaître ce plaisir.

Un dynamisme renouvelé

Alors que plusieurs petits aéroports ferment pour faire place à des développements résidentiels, celui de Salaberry-de-Valleyfield profite d’un engouement certain. «L’endroit est merveilleux, assure François Chevrier. Le conseil d’administration est dynamique. La vocation de la place est bonne et le site appartient à la Ville qui en a cédé la gestion en vertu d’un bail emphytéotique. »

L’aéroport situé à Saint-Stanislas-de-Kostka est en pleine expansion et connaît un regain d’engouement.  (Photo François Audette : Gracieuseté)

La récente fermeture de l’aéroport de Les Cèdres a augmenté les possibilités de l’Aéro-club de Valleyfield. De nouveaux membres se sont ajoutés. Le site se développe aussi avec la construction de hangars et l’installation de dômes supplémentaires. En ce moment, on dénombre entre 35 et 40 membres et une vingtaine d’avions.

Le manque d’écoles de pilotage freine l’aviation au Québec. Toutefois, le rendez-vous aérien vient susciter de l’intérêt pour ce loisir. «Les clubs locaux permettent aux gens de voir un avion de près, a expliqué Michel Chartier d’Aviateurs Québec. C’est un loisir qui est plus accessible que les gens peuvent le penser. Et on peut voler 12 mois par année; on ne peut pas en faire autant en moto, motoneige ou bateau.»

Le rendez-vous aérien de l'Aéro-club de Valleyfield a réuni des membres du conseil d'administration du club comme Yvan Delorme, François Potvin, Pierre-Paul Sauvé et Jocelyne Laberge, Jonathan Beauchesne, représentant de la Canadian owners and pilots association, ainsi que Michel et Jérémy Chartier d'Aviateurs Québec. (Photo Journal Saint-François : E.T.)

(Photo Carmen Sauvé)