Justice

Exaspérée, Linda Bercier souhaite que le procès de Philipp Hardgrave aboutisse

le lundi 11 juin 2018
Modifié à 14 h 48 min le 11 juin 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Linda Bercier est à bout. Selon elle, les procédures judiciaires entourant le procès de Philipp Hardgrave, accusé de conduite dangereuse, conduite dangereuse ayant causé des lésions et conduite avec les facultés affaiblies, sont vraiment trop longues. Ce n’est pas la première fois que la mère de Kevin Gratton, blessé gravement lors d’un accident survenu à Saint-Clet le 25 septembre 2015, fait connaître son mécontentement. Présente au palais de justice de Valleyfield le lundi 11 juin, afin d’assister à la 30e comparution de l’accusé dans le présent dossier, Mme Bercier assure qu’elle ne comprend toujours pas pourquoi Philipp Hargrave a pu enregistrer un plaidoyer de non-culpabilité au début de la procédure. «C’est inconcevable, dit Linda Bercier. C’est une perte de temps et d’argent. Là, il essaie de se faire passer pour un fou. Ça m’enrage.» Linda Bercier se dit convaincue que le système judiciaire est mieux fait pour les criminels que le système de santé pour les victimes. «Pendant qu’il (Philipp Hardgrave) possède un lit dans sa cellule, moi, j’ai dû me battre pour avoir un lit adapté à la condition de mon fils à la maison, déplore Mme Bercier. Je viens à chacune des comparutions. Je me sens obligée de le faire par respect pour mon fils. Lorsque Philipp Hardgrave a dit qu’il se sentait soulagé que son médecin croyait qu'il était non-responsable, j’ai été vraiment furieuse. Il n’aurait pas fallu qu’il soit à côté de moi.» 245 000 $ de la SAAQ Les victimes d’accident de la route reçoivent une indemnité de la Société d’assurance automobile du Québec. Dans le cas de Kevin Gratton, la SAAQ a versé 245 000 $. «C’est une risée. Il a eu le maximum. Nous avons acheté une maison adaptée afin que nous puissions amener Kevin à la maison. Même s’il est en centre d’hébergement en soins de longue durée, nous l’amenons à la maison pratiquement chaque jour. Nous avons une rampe et un levier au plafond. Je ne crois pas que Kevin revienne vivre à temps plein avec nous, mais c’est notre fils et nous en prenons soin.» [caption id="attachment_49141" align="alignright" width="521"] Les parents de Kevin Gratton ramènent leur fils à la maison quotidiennement.[/caption] Neurovégétatif L’accident a laissé Kevin Gratton dans un état neurovégétatif. «La neurochirurgienne nous a dit que l’impact a été tellement violent que le cerveau de Kevin a tourné dans la boite crânienne. Un peu comme dans les cas de bébé secoué. C’est comme s’il avait eu une lobotomie.» La juge Marie-Chantal Doucet a avisé les juristes que les argumentations finales devront se faire par écrit dans ce dossier. La défense dispose d’un délai allant jusqu’au 31 juillet prochain pour soumettre son document. Pour ce qui est de la poursuite, Me Patrick Cardinal du Directeur des poursuites criminelles et pénales doit remettre son argumentaire d’ici le 4 septembre. La juge prendra la cause en délibéré à cette date.