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Vaudreuil-Soulanges

Des étudiants défendent le cellulaire à l’école secondaire des Navigateurs

Il y a 7 heures
Modifié à 12 h 53 min le 09 mai 2025
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Vendredi matin, les étudiants de l’école secondaire des Navigateurs située à Saint-Zotique ont manifesté contre l’interdiction du cellulaire à l’école qui sera appliquée à l’automne. Le téléphone portable est ancré dans leur quotidien et dispose ainsi d'avantages, ont-ils fait savoir.

«Je suis ici pour défendre un outil que plusieurs veulent nous enlever, mais qui fait pourtant partie de notre quotidien, a lancé un étudiant au micro. Pour nous les jeunes, le téléphone cellulaire, ce n’est pas juste envoyer des messages ou regarder des TikTok. C’est un outil puissant qui peut nous apprendre à nous organiser et nous sentir en sécurité. À l’école on peut s’en servir pour faire des recherches rapides, suivre nos cours en ligne, utiliser des applications éducatives ou simplement consulter notre horaire.»

Il a poursuivi en indiquant que le cellulaire pouvait être utile pour gérer le stress ou certaines difficultés d’apprentissage.

En ce sens, il critiquait la loi restrictive. Il proposait de mettre en place un encadrement qui serait un guide du bon usage. 

Si à l’intérieur des classes l’outil peut être une distraction, le cellulaire pourrait être permis sur le terrain, ont laissé savoir des étudiants. Cet endroit est vu comme un safe space [espace sûr] où ils se sentent en sécurité. 

Un sentiment de sécurité

«C’est crazy, a laissé savoir un étudiant. Admettons que tu as une urgence, tu ne peux pas appeler tes parents.»

À cet effet, un collègue d’école a mentionné que sa mère le textait cinq minutes d’avance avant un rendez-vous. Si bien qu’il n’était pas logique qu’elle contacte l’école pour qu’on vienne le chercher dans sa classe.

«Ma mère est contre [l’interdiction du cellulaire], a dit une élève rencontrée sur le trottoir. S’il y a une urgence, je peux la contacter rapidement au lieu d’aller au secrétariat. C’est trop long.»

Son amie a mentionné que les ados n’étaient pas addicts à leur cellulaire, mais que l’objet technologique faisait désormais partie de leurs habitudes de vie.

L’école avait opté pour accompagner les étudiants dans cette manifestation vendredi matin. Dans une lettre envoyée aux parents, elle a fait toutefois savoir que l’école se devait d’appliquer les encadrements ministériels et qu'elle ne comptait pas se désister de ce devoir. 

Un débat générationnel

La motivation gouvernementale de susciter la socialisation des étudiants par le retrait du cellulaire à l’école a été qualifiée de bullshit par une étudiante.

«Aussitôt qu’on a commencé à s’exprimer, à dire notre opinion et à juste exercer notre droit de liberté d’expression, les adultes ont été les premiers à dire qu’on était une génération de marde. Qu’on n’était pas capable de se séparer de notre téléphone. Ils ont été les premiers à manquer de civisme. Je trouve que c’est vraiment irrespectueux de leur part de dire qu’on a manqué de civisme alors qu’ils ont été les premiers à manquer de civisme.»

Les étudiants pourront signer une pétition à l’école. Document qui cheminera à l’Assemblée nationale par le biais de la députée de Soulanges, Marilyne Picard.

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