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Agriculture

Cinq ans de petits soins pour une pivoine d’origine chinoise

le mardi 09 mai 2023
Modifié à 10 h 00 min le 09 mai 2023
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Martinus Mooijekind a mené un travail de moine pour développer une pivoine à partir de semences originaires de Chine. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)

L’horticulteur Martinus Mooijekind compte parmi les importants hybrideurs au Québec dans le domaine de la pivoine. Ses derniers-nés : des plants de pivoines d’une espèce rare issus de semences en provenance de Guangzhou en Chine, au pied de l’Himalaya.

« Ce sont des semences que j’ai fait venir de Chine en 2018 par l’entremise d’un de mes contacts, raconte l’horticulteur rencontré chez lui à Saint-Stanislas-de-Kostka, le jour-même où il célébrait son 80e anniversaire. Plusieurs en cultivent, mais peu arrivent à les faire fleurir.»

Tinus a eu recours à diverses techniques au cours des cinq dernières années pour en arriver à faire germer ces quelques 4500 semences appelées Ganzo. « Je les ai fait germer à l’intérieur grâce à une technique en 6 étapes que j’avais développée avec mon père, explique-t-il. Deux années seront encore nécessaires pour atteindre le stade de la floraison.»

Les plants de pivoine hybridés par Tinus ne seront pas en floraison avant deux ans. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)

Ce type de pivoine a évolué en milieu montagneux. Elle peut atteindre une hauteur d’environ 2 pieds (60 cm) et procurer des fleurs de diverses couleurs.

« C’est un vrai travail de moine, mais pour moi c’est d’abord une passion», mentionne M. Mooijekind, dont les installations font place à 17 500 plants de pivoine, dans 81 variétés.

Celui-ci compte sélectionner 250 de ces nouveaux hybrides afin de les faire enregistrer officiellement à l’American Peony Society.
L’ancien maire de Salaberry-de-Valleyfield compte déjà 16 hybrides enregistrées à l’APS, dont la pivoine Pauline Marois, enregistrée en février 2020, la Colonel Michel de Salaberry, ou encore la pivoine André Laurion, qu’il considère comme son coup de cœur.

Un souhait, un espace public

La Pivoinerie de Martinus Mooijekind a déjà été certifiée à quelques reprises par le projet Espace pour la vie du Biodôme de Montréal, pour sa biodiversité, à titre d’oasis à monarques et de jardins pour les oiseaux. 

Des specimen de la collection Colonel Michel de Salaberry possèdent également leur espace, au pied de la sculpture Neptune.

L’octogénaire anticipe néanmoins le jour où il pourrait bénéficier d’un espace public pour sa collection privée de pivoines. Des approches ont été faites auprès de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, mais l’offre pourrait incidemment intéresser de grandes entreprises locales désireuses de se doter d’un espace nature.