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«C’est le gros bon sens que je veux qui arrive» - Jean-Marc Charland

le mercredi 29 janvier 2020
Modifié à 11 h 19 min le 29 janvier 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

C’est un véritable cri du cœur qu’ont partagé Mélanie Bourgoin et Jean-Marc Charland, propriétaires de Pizza Fritz. Ils souhaitent reconstruire leur restaurant détruit par un incendie criminel au même endroit. Cependant, un changement de zonage dans ce secteur de la rue Maden pourrait empêcher leur projet. Le message diffusé sur Facebook a trouvé écho auprès de plus de 40 000 personnes en moins d’une journée. S’ils ont décidé de faire connaître leur situation, c’est parce qu’ils ressentaient quelque chose dans la voix de leur interlocutrice au département de l’urbanisme. «On est pogné dans une bureaucratie hors de notre contrôle, mentionne M. Charland. Ce qu’on demande, c’est de nous redonner notre droit acquis. Il y a 3-4 urbanistes d’autres villes qui nous ont contacté et qui nous ont dit que leur municipalité nous accepterait. » Le couple souhaite le «gros bon sens» dans le dossier. Jean-Marc Charland est propriétaire de l’édifice tandis que Mélanie Bourgoin opère le restaurant. En 2015, le couple qui œuvre en restauration depuis 30 ans a déménagé ses fours dans le bâtiment au coin des rues Maden et Notre-Dame. L’édifice avait jadis été occupé par un garage de mécanique et une animalerie. M. Charland dit avoir investi 100 000 $ pour décontaminer l’endroit et peindre l’extérieur notamment. Le tout, en suivant les normes municipales

Changement de zonage

Or, le zonage a été modifié en 2016. Modification qui implique son terrain et le terrain libre de l’autre côté de la rue. Entre 2008 et 2016, la Ville a inclus une zone commerciale. «Cette zone est redevenue résidentielle en 2016, observe Martin Pharand, directeur de l’urbanisme à la Ville. Comme l’édifice a perdu plus de 50 % de sa valeur, il y a une perte de droit acquis. Une reconstruction doit donc observer les nouvelles normes que ce soit de construction ou sur l’usage. » M. Pharand précise cependant que le dossier est toujours en traitement alors qu’une demande a été formulée par le couple. Le comité d’urbanisme doit rendre une décision à la mi-février. Qu’elle soit positive ou non, le futur bâtiment devra respecter les marges de recul ou les espaces verts notamment. Si elle est positive, elle sera soumise à une vote d’approbation pour un vote d’approbation durant trois mois M. M.Charland et Mme Bourgoin sont prêts à se plier sans chigner aux normes. Ils sont prêts à débourser les 4250 $ demandés pour leur demande. Malgré tout, ils n’entretiennent aucune animosité vis-à-vis le processus. Mais ils tiennent à leur emplacement. «On est friendly avec nos voisins, on a aucun ennemi avec la Ville qui nous aide même dans le processus, expliquent-ils. Mais on ne veut pas aller ailleurs. C’est névralgique. Nos livreurs ont un accès rapide à toute la ville, nos cuisiniers ont déménagé pour être plus près du restaurant. On ne veut pas aller ailleurs. » Mélanie et Jean-Marc n’envisagent pas de plan B. Des amis ont offert des terrains pour relocaliser le restaurant. Ils pourraient aussi louer un autre local. Mais ils se refusent à ces idées pour le moment. «Avec le message sur les réseaux sociaux, on sent que la population est derrière nous, indiquent-ils. Un ami à même parti une pétition sans nous consulter. On va prendre tous les appuis possibles. » Pizza Fritz sert 800 repas en moyenne par jour et emploie 18 personnes. Certains ont trouvé un travail tandis que d’autres se retrouvent sur le chômage depuis l’incendie du 14 décembre.