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André-Jean Grenier habite à 500 mètres du Bataclan

le lundi 16 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 novembre 2015

Originaire des Coteaux (Coteau-Station), le comédien André-Jean Grenier vit en France depuis 13 ans et il est naturalisé français depuis deux mois. Il habite dans le 11e arrondissement à Paris, à peine 500 mètres de la salle de concert Bataclan où l'une des scènes de l'attentat s'est produite.

Vendredi soir, l'homme de théâtre célébrait son 54e anniversaire de naissance en compagnie d'un ami québécois de passage à Paris, sur la terrasse d'un restaurant.

Il raconte comment il a vécu les événements meurtriers en fin de soirée et dans les heures qui ont suivi, au cours du week-end.

«Vers 22 h, le serveur est venu avertir le propriétaire du restaurant qu'une bombe venait d'exploser au Stade de France et une fusillade avait eu lieu dans un café du 10e arrondissement faisant une dizaine de morts. Merde! Je regarde mon téléphone et je vois tous les messages Facebook où plusieurs amis du Québec m'interroge: Es-tu correct? Donne des nouvelles! J'ai une dizaine de messages de cet acabit. Je comprends à ce moment-là que la situation est grave.»

André-Jean quitte alors son ami pour se diriger vers son domicile mais le métro est fermé. Il décide de marcher vers la Place de la République mais elle est aussi barricadée et les policiers l'empêchent de traverser.

«Je décide de passer par la rue de Bretagne. Je ne savais pas, mais je me dirigeais vers le Bataclan. Les policiers me bloquent à nouveau le passage, je ne savais plus où aller. Un policier me recommande d'aller dans un bar et d'attendre. Pourquoi pas! Après tout, dans deux heures, ce sera mon anniversaire! J'entre dans un bar de la rue Charlot où je vais régulièrement. Tous les clients sont sous le choc. On discute, on boit. Mes amis me téléphonent et m'invitent à aller chez eux mais je veux rentrer chez moi.»

Finalement, le Coteaulois d'origine arrive à son logement vers minuit et demi. «En arrivant, j'apprends qu'une comédienne avec qui j'ai déjà travaillé est au Bataclan. Quelques heures plus tard, j'ai su qu'elle était hors de danger. Ouf!»

Recueillement

Dimanche matin, André-Jean Grenier a senti le besoin de se rendre sur les lieux de l'attentat au Bataclan pour se recueillir et y déposer une bougie en mémoire de toutes les victimes.

Selon lui, il y avait entre 700 et 800 personnes réunies autour d'un petit square situé devant la salle de spectacle. «Il régnait un silence impressionnant, un grand respect», a-t-il fait remarquer.

«Après 13 ans de vie en France, je me sens très solidaire des Parisiens et des Français. Je ne quitterai pas la France, ce serait donner raison à ces bandits et ça jamais», conclut le diplômé de l'École nationale de théâtre.