Sports

Florence Maheu et le flot de la compétition

le mercredi 21 juillet 2021
Modifié à 20 h 36 min le 21 juillet 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Florence Maheu vivra avec joie ses premiers Jeux olympiques. (Photo Jeff Bloor- gracieuseté)

Les Jeux olympiques de Tokyo ont longtemps été en suspens. Comme une mer agitée. Ce qui ne déstabilise pas Florence Maheu, habituée aux eaux vives. La kayakiste d’eau vive entend vivre avec bonheur cette compétition.

Le rêve devient une réalité pour la Campivallensienne. Plus de la moitié de sa vie, elle l’a passée sur l’eau. Depuis ses premiers coups de pagaie dans la rivière Saint-Charles, Florence Maheu est en amour avec son sport.

«J’ai commencé le kayak au début du secondaire et déjà j’avais joué au tennis ou au flag-football, mentionne l’athlète rejointe au Japon. J’aime la compétition. Mais quand j’ai trouvé ce sport-là, c’est venu chercher mes forces, que ce soit l’analyse, la rapidité ou la précision. Mon désir de compétition a alors grandi. »

Dans le Centre d’excellence d’eau vive de Valleyfield, elle a développé ses habiletés avec Patrick Gagné, mais surtout avec Louis-Philippe Légaré. Elle a toujours une pensée pour eux alors qu’elle s’apprête à participer au plus grand rendez-vous sportif de la planète.

Sa qualification aux Jeux olympiques est loin d’être banale; elle est la première Québécoise à se qualifier pour l’épreuve de slalom en eau vive. Le Canada n’avait pas été représenté depuis 2008 dans cette discipline. 

Valleyfield lui a témoigné son soutien avec des affiches et des messages dans la communauté.

«C’est super apprécié, lance-t-elle. J’ai appris le kayak à Valleyfield et j’y reviens encore souvent et j’essaie de coacher en plus de travailler au maintien du site. Peut-être que ma participation saura intéresser les gens à ce sport et faire en sorte que plusieurs s’inscrivent pour former une nouvelle génération de kayakiste. »

Beaucoup de travail

La première fois que Florence Maheu a représenté le Canada à une compétition internationale, c’était en 2012. Depuis, elle fait le tour du globe, en Amérique du Sud, en Europe ou en Australie pour des camps d’entraînement ou des Coupes du monde. 

Pour elle, le déclic s’est opéré lorsqu’elle a déménagé à Ottawa. Pour ses études, mais surtout se rapprocher du centre national. À ce moment, le rêve olympique est apparu comme possible.

«Le parcours a été long pour me rendre jusqu’ici , soutient-elle. C’est un rêve devenu réalité pour moi. Je ne pourrais être plus heureuse d’avoir la chance de compétitionner parmi les meilleurs pagayeurs aux Jeux olympiques.»

Des Jeux particuliers

Le contexte pandémique a forcé le report des Jeux olympiques de Tokyo d’un an. Et malgré tout, il ne s’agira pas de compétitions grandiloquentes comme à l’habitude. À quelques jours de la cérémonie d’ouverture, elle ne savait pas si elle allait vivre ce moment spécial. Florence suivra majoritairement les compétitions des autres Canadiens via la télévision puisque les spectateurs ne sont pas admis. Mais elle entend profiter de chaque moment.

Le bassin olympique a été modifié et présente une rivière continue avec des mouvements d’eau différents. Mais il demeure semblable à celui de Paris où Florence s’est entraînée plus tôt cette année. Ce qui l’aidera dans sa préparation.

«Je n’ai pas de superstitions, confie la kayakiste. C’est un sport très technique alors avant mes courses, j’analyse. Je regarde les démonstrateurs pour voir comment le bateau va réagir. Je vais aussi voir les compétiteurs avant moi pour savoir si j’ai des choses à changer avant mon départ. »