«Yves Bourdeau était le conducteur au moment du drame»

L’ancien reconstitutionniste de la Sûreté du Québec, Jean-François Matteau, est catégorique. Yves Bourdeau était le conducteur de la motocyclette lors de la sortie de route qui a couté la vie à Josée Soulière, le 6 juillet 2014 sur la route 202 à Franklin.

Pour la deuxième journée du procès de l’homme accusé de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort, la couronne a fait entendre le policier Jean-François Matteau. Fort d’une expérience de huit ans comme reconstitutionniste, le sergent Matteau était en service au poste d’Ormstown lorsque la tragédie est survenue. Il a donc été de la première équipe à intervenir.

Pendant plus de deux heures, l’expert en collision a expliqué à la juge Marie-Chantal Doucet qu’il est physiquement impossible que la victime ait été la conductrice. «C’est des règles très simples, fait savoir le policier pour expliquer son analyse. La victime a été retrouvée plus loin que l’accusée. Elle a donc été projetée.»

Afin d’expliquer sa théorie, le policier a informé le tribunal que le banc de la motocyclette de l’accusé est conçu pour que le passager soit plus haut. «Le conducteur sert de levier au passager dans pareille circonstance. Nous avons retrouvé Yves Bourdeau dans le fossé près de sa moto et le corps de la victime a été retrouvé de l’autre côté du fossé. De toute évidence, c’est l’accusé qui conduisait.»

Le témoignage du policier a aussi permis d’apprendre que la vitesse n’est pas la cause de l’accident. «Je ne sais pas à combien la moto circulait puisqu’il n’y a aucune trace de freinage, mentionne Jean-François Matteau. Cependant, compte tenu de l’impact, je peux dire que l’on ne parle pas de vitesse excessive.»

Comme l’accident est survenu sur une route droite et que la vitesse n’est pas en cause, le reconstitutionniste ne peut établir la cause. Rappelons finalement qu’Yves Bourdeau compte 8 condamnations pour conduite avec les facultés affaiblies. Lors de la sortie de route funeste, son taux d’alcoolémie était de 117 mg d’alcool par 100 ml de sang. S’il est reconnu coupable, il pourrait recevoir une peine d’emprisonnement à perpétuité. L’accusé prétend que c’est la victime qui conduisait la motocyclette lors de l’accident.