Yan Lecompte plaide coupable : peine de 57 mois de prison

Yan Lecompte a reconnu sa culpabilité pour 13 chefs d'accusation. (Photo : archives)
La juge Mylène Grégoire a prononcé une sentence de 57 mois de détention à l’endroit de Yan Lecompte qui a reconnu sa culpabilité à 13 chefs d’accusation au palais de justice de Valleyfield le 5 août.
Il a d’abord plaidé coupable pour une agression sexuelle, pour la transmission de matériel sexuellement explicite à une personne d’âge mineure, pour une action indécente et du harcèlement qui a fait craindre une première victime.
Des gestes qui auraient eu lieu entre 2015 et 2023 alors qu’une relation secrète aurait été établie entre les deux personnes.
Puis, il a reconnu sa culpabilité pour diverses actions posées à l’endroit de six victimes entre 2009 et 2022. Des faits reprochés qui comprennent une agression sexuelle, un leurre, un voie de fait, une menace et du harcèlement.
«J’ai vécu une honte pendant 15 ans, a laissé entendre une victime qui s’est adressée à la cour. Les gestes ont brisé mon innocence et des amitiés. J’ai fini par croire que ce genre d’attention était la seule façon d’avoir de la valeur.»
D’autres victimes ont laissé savoir qu’elles avaient été manipulées au point de voir leur confiance abusée.
«Le silence ne protège que les coupables, a avancé une d’elles. Aujourd’hui, je me tiens debout et je décide de ne plus avoir honte.»
Des conséquences
Bien que les gestes reprochés datent de plusieurs années, les victimes ressentent toujours des effets néfastes. Elles ont notamment évoqué la culpabilité, la honte, la difficulté à entrer en relation, des troubles de consommation et même une dit avoir tenté de mourir.
«Il n’y aura jamais une peine qui pourra effacer votre douleur et les souffrances des victimes, a affirmé la juge Grégoire. On ne pourra jamais revenir en arrière et effacer, mais si c’est votre souhait, certainement.»
La juge Grégoire a salué les victimes qui ont eu le courage de dénoncer. Elle leur a ensuite souhaité de retrouver une paix intérieure et une estime, «parce que vous n’avez rien à vous reprocher».
La magistrate s'est aussi adressée à l’accusé, disant que par ses gestes, il avait profité de la vulnérabilité des victimes.
«Vous avez été égoïste et vous avez pensé uniquement à votre propre satisfaction, votre propre plaisir», a-t-elle ajouté.
Des remords
L’accusé est sans antécédents judiciaires. Depuis la première mise en accusation, il a perdu son emploi comme professeur de conduite.
Son avocat a laissé entendre qu’il avait pris contact avec deux organismes l’été dernier afin de suivre une thérapie. Mais sa détention préventive à Bordeaux ne lui a pas permis d’avoir accès aux programmes.
Yan Lecompte s’est à son tour adressé à la cour. «Je veux vraiment m’en sortir», a-t-il dit, la voix enrouée par l’émotion. Il a ensuite détourné son regard vers la salle, où se trouvaient des victimes et leurs proches, pour offrir des excuses «à ceux qui m’ont fait confiance».
Suggestion commune
Arrêté une première fois en avril 2024, puis détenu depuis le dépôt de nouvelles charges en octobre de la même année, Yan Lecompte faisait face à 72 chefs d’accusation.
Me Kim Émond en poursuite a parlé d’une longue négociation avec son homologue en défense, Me Alexandre Dubé, pour bien cerner le dossier de l’accusé.
Si bien que la peine imposée provient d’une suggestion commune.
Comme Yan Lecompte a déjà purgé l’équivalent de 462 jours, il lui reste 1272 jours de pénitencier à faire en date du 4 août.
S’ajoutent une série de conditions et d’obligations à respecter au moment de sa remise en liberté.
De plus, son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.