Viol collectif : chapeau aux commanditaires qui délaissent Hockey Canada

le lundi 08 août 2022
Modifié à 11 h 39 min le 08 août 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Le 28 juin, la Banque Scotia a annoncé qu’elle suspendait son partenariat avec Hockey Canada. Puis, Canadian Tire, Tim Hortons, Esso et TELUS ont tous fait savoir qu’ils emboîtaient le pas en mettant sur pause leur financement et commandites versés à l’organisation dirigeant le hockey sur glace au pays.

Pourquoi? Parce que ces entreprises d’envergure ne sont pas restées insensibles à cette histoire de viol collectif présumé qui secoue Hockey Canada depuis mai. Une jeune femme, âgée de 18 ans à l’époque, alléguait avoir été agressée sexuellement par huit joueurs en 2018. Les deux parties se sont entendues hors cours le 26 mai, faisant valoir qu’elles ne voulaient pas nuire à la réputation de la victime. Celle-ci a-t-elle été forcée d’accepter le règlement par ses avocats?

Pour ma part, je crois que si on veut faire la lumière sur les agissements des membres de la direction de Hockey Canada dans cette histoire – depuis combien de temps savaient-ils, ont-ils voulu camoufler l’affaire, etc. – il faut une enquête publique indépendante présidée par un juge à la retraite. Lui seul aura le pouvoir d’assigner des témoins. Il en va de la crédibilité de cette organisation. La jeune femme n’aurait pas à dévoiler son identité dans ce processus, bien qu’elle n’ait pas à avoir honte de ce qui s’est passé.

Je me souviens, entre autres, des sœurs Hilton, qui avaient fait lever l’ordonnance de non-publication alors que leur père avait été reconnu coupable d’agression sexuelle, puis de Nathalie Simard, qui avait révélé son identité dans sa plainte contre Guy Cloutier.

Bien sûr, j’ai écouté le témoignage que les membres de Hockey Canada ont présenté devant les députés à la Chambre des communes le 20 juin. Leur version n’a pas du tout été convaincante. Le gouvernement du Canada a d’ailleurs décidé de geler temporairement son financement de plusieurs millions de dollars après cet entretien.

Rappelons également que la Ligue nationale de hockey avait pris quant à elle ses responsabilités dans le scandale d’agression sexuelle chez les Blackhawks de Chicago en octobre dernier. Plusieurs personnes en ont payé la note. L’entraîneur-chef Joël Quenneville avait été obligé de démissionner de son poste avec une autre équipe.

Personne n’est donc au-dessus des lois. Les commanditaires l’ont compris et je les félicite d’avoir délaissé Hockey Canada.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)