VIDÉO - Un Montérégien victime d’actes homophobes

le samedi 13 août 2022
Modifié à 13 h 19 min le 12 août 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Trois vitres de sa maison ont été abîmées. (Photo gracieuseté)

Eric Turcotte a d’abord cru à un acte délibéré d’un gamin lorsqu’on lui a volé le drapeau gai qu’il avait affiché devant sa résidence, il y a trois semaines. Mais après un troisième vol identique et le fait qu’on a tiré une quinzaine de coups de carabine à plomb en direction de son bungalow dans la nuit de dimanche à lundi, il n’a plus de doute; il est victime d’actes homophobes.

 

 

Le résident de l’arr. du Vieux-Longueuil est d’autant plus surpris qu’il n’avait jamais fait l’objet d’aucune agression ou répression en raison de son orientation sexuelle avant.

«J'ai 53 ans et je suis sorti du garde-robe, comme on dit, depuis l'âge de 18 ans. Je n'ai jamais au grand jamais eu de problèmes dans ma vie du fait que je sois gai. Mais je trouve qu'en 2022 au Québec, ces gestes sont inacceptables.»

«Si je vous écris, c'est que je ne veux pas laisser passer les choses et me taire», a-t-il justifié au Courrier du Sud, avant de nous accorder une entrevue.

Aussitôt accroché, aussitôt arraché

Résident de Longueuil depuis 8 ans, il précise que ce n’est pas la première fois qu’il affichait son soutien à la communauté homosexuelle en marge des festivités de la Fierté à Montréal qui se sont terminées dimanche.

«J'avais fait la même chose l'an dernier et je n’avais pas eu de problème», raconte-t-il.

Cette fois, son drapeau arc-en-ciel accroché à son balcon a été volé deux jours après sa pose, il y a environ trois semaines.

«J’en ai installé un autre, qui lui aussi a été arraché durant la nuit suivante», poursuit-il.

À partir de ce moment, il a commencé à avoir des doutes sur le fait qu’il s’agissait d’actes homophobes. Il a alors porté plainte à la police. Puis, il s’est procuré un troisième drapeau, ainsi qu’une caméra de sécurité.

Pendant deux semaines, rien n’est survenu. Jusque dans la nuit de dimanche à lundi. Vers 3h du matin, on lui a arraché à nouveau son drapeau avant de tirer sur sa résidence. Les tirs l’ont réveillé, mais il n’a pas réalisé ce qui arrivait.

«Je pensais que ma ventilation avait un problème et faisait du bruit, raconte M. Turcotte. J’ai compris seulement le matin qu’on avait tiré sur ma maison quand j’ai trouvé des plombs, puis quand j’ai regardé les images captées par ma caméra.»

On y voit un jeune arracher le drapeau en coup de vent, puis des bruits d’impacts par la suite.

Réparations nécessaires

Le plaignant a trouvé des plombs de carabine. (Photo gracieuseté)

Conséquence? Il devra faire remplacer trois vitres qui ont été perforées par des plombs. Au moment de l’entrevue lundi, il attendait le passage du vitrier pour avoir une estimation des coûts de remplacement.

La police de Longueuil a été saisie d’une nouvelle plainte, et M. Turcotte lui a remis la vidéo du méfait. La police a été très réceptive à son endroit, précise-t-il.

Au moment de mettre publier, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a confirmé qu’il enquêtait.

Le drapeau était accroché à son balcon. (Photo gracieuseté)