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VIDÉO - Quand le parascolaire s’adapte à la passion des jeunes

le mercredi 22 février 2023
Modifié à 9 h 37 min le 22 février 2023
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Un groupe d'étudiants de l'école de la Baie-Saint-François participe avec enthousiasme aux ateliers de mécaniques chez Speedzone. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Si l’atelier de mécanique ne peut se déplacer à l’école, il faut déplacer les élèves à l’atelier de mécanique. C’est exactement le partenariat qui a été initié entre l’école de la Baie-Saint-François et Speedzone. Une idée qui permet à une quinzaine d’adolescents de s’amuser concrètement avec ce qui les passionne.

Jeudi dernier, le groupe était attentif autour de l’îlot où l’on retrouvait des moteurs en pièces. «On s’adapte aux élèves, soutient Martin Laferrière, animateur à la vie étudiante à l’ÉBSF. On va les chercher dans ce qu’ils aiment.»

L’idée a en quelque sorte été inspirée de son fils Justin. Celui-ci possède un scooter sur lequel des réparations ont été nécessaires. «Quand je suis venu voir Daniel [Latour, le propriétaire de Speedzone à Salaberry-de-Valleyfield], je lui ai dit qu’au nombre de scooter qu’il y avait dans la cour d’école, ça serait peut-être une bonne idée de partir un parascolaire.»

L’idée a rapidement fait son chemin. «Les jeunes qui viennent ici se salissent les mains, assure Daniel Latour. Les mécaniciens sont contents de nettoyer la shop pour les ateliers. Il y a le théorique, mais aussi le concret. Ça amène une belle dynamique.»

Depuis qu’il a 2 ans, Edgard Laurin se passionne pour tout ce qui «marche au gaz». Il avoue que c’est parfois difficile de desserrer les vis qui sont tournées serrées. Mais on le voyait curieux à actionner les différents mécanismes du moteur et voir la réaction des pièces. 

Les étudiants apprennent avec des professionnels du métier sur des moteurs neufs. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Les mains dans le moteur

L’activité parascolaire, la première à se déplacer en dehors des murs de l’école, permet aux participants de toucher à du concret. La formation scolaire n’offre plus le cours d’Initiation à la technologie. Chez Speedzone, il peut se mettre les mains dans le moteur, apprendre, et le refaire à la maison sur sa mobylette. 

C’est ce qu’apprécie Joey Litalien, qui était un des élèves attentifs jeudi. «J’ai toujours été intéressé par la mécanique et les voitures, affirme-t-il. J’ai enfin un atelier pour faire ce que j’aime. J’ai beaucoup appris sur la transmission, le timing ou les différentes parties. Je ne suis pas un gars qui aime l’école. Mais grâce à l’activité, je peux faire ma passion sans aller loin. C’est une belle opportunité d’apprendre ce que j’aime.»

Daniel Latour et ses mécaniciens Simon Lécuyer, Chloé Dickner et Joël Comtois, redonnent au suivant en quelque sorte. «Je suis là depuis 15 ans, remémore le propriétaire de Speedzone. Au début, il y avait les vieux de la vieille. J’ai appris sur le tas avec Robert Plouffe qui m’a donné ma chance. Il n’y en a plus de relève. Pour 10 qui quittent, un arrive. Si éventuellement je peux en former juste un qui reste, ce sera un de plus.»

Edgard Laurin et Joey Litalien ont développé leurs connaissances sur la mécanique, un domaine qui les passionne, lors de ces ateliers. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Un projet en évolution

Le projet a suscité un réel intérêt. Bruce Willis, [un représentant KTM, pas l’acteur], a donné trois moteurs et une moto. Des produits neufs. Les jeunes apprennent donc sur des produits adéquats et de qualité. «Avant de venir ici, ceux qui faisaient les réparations par eux-mêmes, c’est toujours à peu près, ça peut coûter cher et ils peuvent se faire mal, explique M. Latour. Ici, ils vont toucher à tout. Ils vont démonter le moteur et à la fin ils vont faire la maintenance. »

Le projet-pilote rencontre une cible. Déjà, Martin et Daniel projettent reconduire l’activité. Ils ont des idées pour la développer, convaincus qu’il y aura de la demande.

Chez Speedzone, les mécaniciens prennent plaisir à partager leur savoir avec les jeunes. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)