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VIDÉO - L’orgue reprend enfin sa place à la basilique cathédrale

le dimanche 23 octobre 2022
Modifié à 11 h 40 min le 20 octobre 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Jean-Félix Bellavance et Normand Bergeron expliquent les travaux nécessaires à la restauration de l'orgue qui sera restauré et installé à la basilique cathédrale Sainte-Cécile après avoir été l'instrument de l'église Notre-Dame-des-Sept-Allégresses de Trois-Rivières pendant près d'un siècle. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Deux décennies après l’incendie qui avait ravagé une partie de la basilique cathédrale Sainte-Cécile, l’orgue devrait à nouveau résonner dans la majestueuse enceinte.

« Nous vivons une étape importante, il y a un développement au niveau des grandes orgues. Après le tragique incendie du 4 septembre 2002, elles avaient subi des dommages irréparables et ne pouvaient être restaurées », indique le curé Normand Bergeron, recteur de la cathédrale de Valleyfield.

Ainsi, il appert qu’un orgue pourrait à nouveau faire entendre des notes dans le lieu consacré alors qu’on a pu récupérer un instrument à Trois-Rivières. « Si on rappelle un peu l’histoire, nous avions eu une offre pour un orgue qui venait du collège des Frères maristes de Marieville, un autre de l’église Sainte-Cécile de Shawinigan, puis de l’église Saint-Sacrement à Québec. Mais chaque fois c’était trop dispendieux ou trop volumineux. Nous ne voulions pas couvrir les vitraux à 70 % », indique l’abbé Bergeron.

Le jubé porte encore des traces de l'incendie de septembre 2002. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

Une offre idéale

Enfin, un projet proposé par l’église Notre-Dame-des-Sept-Allégresses de Trois-Rivières s’est présenté. « Ça allait fermer et nous sommes allés visiter afin de voir ce bel instrument avec plein de potentiel. Nous sommes heureux de voir que le projet a avancé depuis la dernière année », indique Normand Bergeron qui a confié la restauration au facteur d’orgues Jean-Félix Bellavance des Ateliers Bellavance.

« Nous avons déjà mis des centaines d’heures pour défaire, déménager et relocaliser ce magnifique instrument. Il en reste beaucoup à faire », indique celui qui pratique ce métier depuis plus de vingt ans.

Il parle de l’orgue de la compagnie les Orgues Canadiennes, installé en 1919 à Trois-Rivières comme d’un grandiose instrument. « Il a subi une première restauration en 1925 avant d’être restauré et agrandi par Casavant en 1949. On a ajouté des jeux de détails. En 1962, Casavant à nouveau, a scindé le buffet en deux, ce qui nous offre un merveilleux choix ici pour la disposition. Nous pouvons installer ces buffets sur deux stèles de chaque côté des vitraux », indique Jean-Félix Bellavance. L’orgue qui a déjà compté plus d’une soixantaine de jeux en comptera désormais 41, en plus de ses 47 rangs, de 3000 tuyaux, de trois claviers et d’un pédalier.

Chaque jeu correspond à un musicien, il y a donc 41 timbres et forces différents dans cet orgue qui demande un travail de moine. « Pour le démontage on y va tuyau par tuyau, pièce par pièce, il y a 700 heures de travaux. C’est comme un immense jeu de construction Lego », image le facteur d’orgues.

Le premier cabinet est déjà installé au jubé de la basilique cathédrale. (Photo Journal Saint-François - Yanick Michaud)

Des coûts pour la restauration

Si l’orgue a été offert gracieusement, le projet de ramener la musique dans la cathédrale coûtera néanmoins 569 000 $. « C’est de l’argent pour la restauration, chaque pièce est nettoyée et restaurée individuellement. Au jour d’aujourd’hui, c’est partiellement réinstallé, mais il a fallu monter ça au jubé et certains tuyaux étaient de 18 pieds et pesaient plus de 200 à 300 livres », indique le responsable de la restauration.

Jacques Lemieux, président de la Fabrique, indique que des campagnes de financement seront mises sur pied. « Nous avions le désir de le faire pour ramener la musique ici, pour organiser des concerts et pour que ça devienne un instrument pédagogique afin que des jeunes puissent apprendre à jouer de cet instrument », dit-il.

Quant au financement, il y avait déjà un certain montant récupéré grâce à des donations. « Nous voulons aller en chercher auprès de nos paroissiens, il y a des dons institutionnels avec un objectif de 50 000 $, et nous sommes en pourparlers avec les trois paliers de gouvernements. Avec les subventions disponibles, nous visons 25 000 $ », conclut Jacques Lemieux.

L’échéancier vise à faire résonner les premières notes à l’automne 2023. « Nous avons de gros défis, mais c’est la basilique cathédrale et tous les diocésains pourront profiter des moments festifs que nous pourrons vivre grâce à notre orgue », ajoute Normand Bergeron.