Opinion

Verglas et COVID-19, deux crises différentes

le mercredi 23 décembre 2020
Modifié à 10 h 59 min le 17 décembre 2020
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

On se souviendra longtemps de l’année 2020 en raison de la pandémie de COVID-19, tout comme on se souvient encore du fameux verglas de janvier 1998. Ces deux crises majeures ont eu pour effet de solliciter plusieurs ressources gouvernementales, tantôt d’Hydro-Québec et de la sécurité civile, tantôt des services de santé. Dans les deux cas, la population a dû se serrer les coudes pour affronter les différentes contraintes auxquelles elle était confrontée. Par contre, ces deux crises diffèrent en certains points. Lors du verglas, plusieurs familles situées dans les zones affectées se sont retrouvées dans les sites d’hébergement aménagées dans les écoles, sous-sol d’église ou au Collège, ici à Salaberry-de-Valleyfield. D’autres ont choisi de demeurer chez elles en rassemblant plusieurs membres de la famille plus ou moins éloignée. Tous étaient rassemblés, partageaient allègrement les repas et passaient le temps en toute promiscuité et en toute solidarité. Au bout de quelques jours, voire quelques semaines, plusieurs avaient hâte de retrouver leur nid douillet, leur vie privée. Et heureusement, la situation s’est finalement conclue avec le rétablissement des installations électriques. La COVID-19 nous impose un contexte vraiment différent. Au lieu d’être rassemblées, les familles sont confinées chacune chez elles. Les contacts avec nos proches doivent être limités au strict minimum. Par-dessus tout, la crise ne touche pas seulement la Montérégie, mais elle affecte le Québec, le Canada, la planète toute entière. Elle paralyse aussi une bonne partie de l’économie, met en difficulté plusieurs entreprises et commerces. Si la crise du verglas avait frappé davantage dans les commodités matérielles auxquelles nous n’avions plus accès momentanément, la pandémie entraîne sur une période beaucoup plus longue des impacts moraux et affecte la santé mentale d’une bonne partie de la population. Cette crise nous divise au lieu de nous rassembler. Un des facteurs qui influence cette détresse à mon avis, c’est la présence des médias sociaux, qui n’existaient pas en 1998. À force de lire des commentaires négatifs, à tort ou à raison, le moral s’en ressent; et notre site web en regorgent. Aussi, je nous souhaite un peu plus d’indulgence et de solidarité pour les prochains mois. Et un Joyeux Noël malgré tout.